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Quelques noms de prisonniers
au château de Lourdes
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Sceau
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[1] 1344 : ARTOIS (Jeanne D'), comtesse de Foix. - Était fille de Philippe, fils aîné de Robert, comte d'Artois, lui-même petit-fils du roi Louis VIII, père de St-Louis.

Devenue veuve avec trois fils et trois filles, son mari lui avait confié la tutelle de ses enfants. Sa belle-mère, Marguerite de Moncade, la lui disputa en raison de son incapacité, de sa prodigalité et de ses mœurs déréglées. Ces raisons la brouillèrent avec son fils aîné, Gaston, avec qui elle se réconcilia par la suite, par l'intervention du roi, Charles le Bel. Gaston lui assigna 4.000 livres tournois de rente sur divers domaines du comté de Foix.

Néanmoins, Jeanne se montra incorrigible et son fils obtint du roi l'autorisation de l'enfermer dans le château de Foix, à condition qu'il lui serait donné une honnête et bonne compagnie.

Après une longue détention, le roi, Philippe de Valois, l'en fit sortir et la fit transférer dans le château de Lourdes d'où elle sortit en l'année 1347, après avoir signé un traité de réconciliation avec sa famille.

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Vers 1365 (?) : Sire BÉRENGIER OSTE - Conduit prisonnier au château de Lourdes, vers 1365, par le Mongat de Ste Bazile, capitaine de Lourdes, sous le commandement de Jean de Béarn, dans les circonstances suivantes racontées par l'historien contemporain Froissart :

" Le Mongat partit une fois de Lourdes, lui cinquième, sans armure, en habit d'abbé et menait trois moines. Jamais nul n'aurait pu se douter qu'ils ne fussent moines véritables, tant ils en avaient si bien pris l'habit et la contenance. En cet état, il vint à Montpellier et descendit à l'Hôtel de l'Ange. Il dit qu'il était un abbé de la Haute Gascogne qui s'en allait à Paris pour besogner.

Il fut connaissance de Sire Bérengier Oste, homme riche, de Montpellier, qui était appelé à Paris pour affaires importantes. L'abbé lui proposa de se joindre à lui et qu'il serait défrayé de tous les frais de voyage. Cette offre séduisit Bérengier, doublement heureux de voyager à bon marché et en si sainte compagnie. Il n'amena qu'un valet avec lui. A peine furent-ils à trois lieux de Montpellier, que le Mongat le prit et l'amena par voies torses et obliques et par chemins perdus, et fit tant qu'il le tint dans la garnison de Lourdes. Depuis, il le rançonna et en eût 5.000 francs. "

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1600 : Sur le refus exprimé par les habitants de Juillan de payer la contribution de la garnison du château de Lourdes, le capitaine d'Incamps, alors gouverneur de la ville et du château de Lourdes " en feust sy indigné qu'il les pressa rudement avec ses forces, gaigna leurs fors et meurtry la pluspart et brusla partie du village, massacra le reste des habitans, hormis aulcuns qu'il en réserva et lesquels il fit mener et porter sur des chars, partie estant blessés, dans ledit chasteau. "

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1617 : DUS - Premier consul de Lourdes. Retenu prisonnier au château de cette ville, par ordre de M. de Royer, commandant, dans les circonstances tragiques ci-après que nous relevons dans la délibération du Conseil de ville à la date du 1 er Janvier 1617 :

" Nota. - Pour servir de mémoire 1617 - que le mardy dix neufviesme jour du moys de décembre mil six cent dix sept, sur les six heures du soir, le cappitaine Royer, commandant dans le chasteau de ceste ville, pour le seigneur de Miossens, gouverneur, fit une action inouye, scavoir est de terrasser et enfoncer plusieurs maisons de ceste ville, du chasteau avant, à grands coups de mousquetz, faulconneaux, et aultres pièces pourtant ez monition de grandes baies de plomb et fonte notement de la rue du Baux, à travers les maisons du sieur de Sabiac, de Pagès, du haure de Lugaigna, Betboé, du consul de Gailhard et d'aultres magistratz de lad. ville brisant les toictz, avec efforts et intention de meurtrir les habitans, ce qu'ils pensarent faire, mesme dans la maison du dit haure de Lugaignan, pensarent estre tués deux petis enfans innocens et des femmes (sans la providance de Dieu), et de plus nonobstant lad. offance, firent et arresterent prisonnier, par troys jours, le sr Dus, premier consul, dans led. chasteau, sans qu'on ayt peu scavoir, ny descouvrir, à quelle prétention ceste offance fut faicte quy regardoit de près le général de lad. ville, en oultre pleusieurs habitans ont esté grandement menacés d'estre meffaictz, scavoir ceulx quy sont zélés et affectionnés à conserver la ville au service du Roy et le bien public, pour le soulaigement de la veufve et de l'orphelin "

Dans une délibération du 22 décembre suivant, " Le sieur Dus a représanté que ces jours passés, il a été emprisonné par le cappitaine Royer, commandant dans led. chasteau. Néanmoings que pour faire entendre au seigneur de Miossens, gouverneur dans led. chasteau, tous les déportements qui se sont passés et l'offance que la ville a receu générallement dud. chasteau... Le conseil auroit depputé les sœurs Caubotte et Despiau, pour luy faire entendre nos raisons et les plaintes du peuple, estant de retour de Couarraze, ils ont rapporté que led. seigneur de Miossens a concédé l'eslargissement du sr Dus... et qu'il veult et entend que le Roy règle les actions de la ville et du chasteau pour l'advenir afin qu'estant réglés on obéisse à la volonté du Roy... "

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1651 : PAGÈS (Fourtanier]. Premier consul de Lourdes. Arrêté le 16 avril 1651 dans les prisons du château par ordre de M. Germain d'Antin d'Ourout, commandant.

" Le dit Pagès sortant de l'église parroissielle d'ouyr la messe, estant au devant de la porte principale de lad. église, le sr d'Ourout, commandant dans le chasteau de lad. ville, en l'absence de M. de Miossens, gouverneur d'iceluy, auroict prins et saisy led. sr Pagès, consul, et iceluy conduict avec ignominie dans le chasteau d'authorité prinse, et sans subjet quelconque, ayant à des fins faict descendre des montaignes de Lavedan 50 ou 60 bandoliers, armés chacun de troys pièces à feu, et ainsy accompagné de ceste bande, qu'il faisait conduire par quatre officiers de guerre només Gerde, Lespouys, Lucia et Peyrus, toutz lesquels estantz descendus dud. chasteau dans lequel led. sieur d'Ourout les avoict fait entrer de nuict pour exécuter son pernicieux dessaing... "

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1665 :

LANUSSE (Jean de), curé d'Arrens ;
VOISIN, curé de Marsous ;
MAUZOUS, député de la vallée de Castelloubon ;
ABADIE, député de la vallée de Castelloubon ;
IRLE, de Juncalas ;
FAURÉ, de St-Pastous, député de Davantaygue ;
TOURDE, fils, d'Argelès .

Faits prisonniers au château de Lourdes, en mars 1665, par M. de Pellot, intendant de Guyenne, qui les avait fait convoquer pour traiter de la question de l'impôt sur le sel ou gabelle que Colbert voulait recevoir dans le Lavedan, à l'exemple des pays du Centre et du Nord de la France. Cette mesure avait provoqué un soulèvement si considérable dans les vallées pyrénéennnes, qu'il nécessita un déploiement de troupes dans le Lavedan. Pellot, à bout de moyens, imagina de faire venir à Lourdes quatre députés de chacune des vallées, sous le fallacieux prétexte d'un arrangement à leur avantage. Mais, retirant sa parole, il commença leur procès qui tendant à mal tourner pour les pauvres députés, si M. le comte de Toulongeon n'était intervenu en leur faveur. Ce seigneur obtint leur mise en liberté et les vallées continuèrent néanmoins d'être exemptées de la gabelle.

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1671 : FOIS (Jean), dit du Jardin, soldat à la compagnie de Mr d'Aignan, au château de Lourdes.

" Convaincu de désertion a esté condamné à passer par les armes et d'huguenot s'est converty à nostre Ste foy, a esté exécuté à dix heures du matin dans le barry du chasteau... ; son corps a esté enterré par les soldats de la garnison, sans aucune cérémonie, dans le cimetière de l'église paroissielle. "

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1672 : LABORDE (Alexandre), soldat à la compagnie de Mr de Pins, âgé de 36 ans " ayant esté condamné, tant par les officiers de la garnison de cette ville de Lorde, que par les officiers de la garnison de Navarrens, à passer par les armes. " Il fut exécuté le 29 octobre 1672.

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1673 : SARRIETTE (François), dit La Rigueur, natif de St-Savin " soldat en la compagnie de Me d'Ourout, capitaine au régiment de Picardie, a esté desgradé des armes et condamné comme déserteur de cette ville de Lorde et son corps, par permission, a esté enterré dans le cimettière de l'église paroissielle et collégiale St-Pierre "

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1675 : JOSEPH, chevalier de St-Maurice, soldat à la compagnie de M. Pytou, au régiment de la Ferté " estant convaincu de désertion a esté condamné à passer par les armes. " [16 décembre 1675].

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1688 : LACOMBE (Dom François). - Confesseur de Mme Guyon qui fut l'amie de Mme de Maintenon. Après avoir étéconduit dans diverses prisons, il entra comme prisonnier au château de Lourdes vers l'année 1688, et y séjourna dix années.

" Pendant sa longue captivité - nous dit M. de Lagrèze, - Lacombe ne cesse d'endoctriner ceux qui l'entouraient. Dans sa lettre du 10 octobre 1695, il se loue de l'abbé de Lashérous, aumônier du fort de Lourdes, sur la personne et la bourse duquel il peut compter ; il exalte ses amis de Lourdes parmi lesquels il y a des colonnes de la petite église (sic). le 14 novembre suivant, il écrivait : Jeannette est une héroïne ; elle est à Dieu sans réserve et à tout événement. Le 7 décembre de la même année, il vante un certain Champagne ; il désire voir Camille ; il dit avoir répandu des torrents de joie sur les fidèles en leur distribuant des anneaux... " Raisonnements d'insurgés ; la folie commençait son œuvre.

En 1698, il écrivait du château de Lourdes la lettre suivante à Mrg François de Poudenx, évêque de Tarbes.

" Monseigneur... Après ce que je viens d'exposer, j'accepte par avance et je promets de suivre en tout point ce que l'on m'ordonnera touchant dogmes et mœurs ; suppliant en même temps que, sans épargner ma personne si l'on me trouve coupable, on épargne le nom de la réputation du corps dont je suis membre et duquel j'ai été la croix et l'opprobre depuis longtemps, comme aussi les personnes qui pourraient être intéressées dans ma cause, promettant avec l'assistance de Dieu d'user, à l'avenir, de tant de retenue et de précaution que l'on n'aura plus aucun sujet de se plaindre de moi. Je supplie Votre Grandeur de souffrir que je me jette à vos pieds pour vous demander votre sainte bénédiction. "

[Signé :] Dom François LACOMBE.

Deux mois après, Lacombe fut transféré à Vincennes. Les chagrins et les souffrances morales finirent d'affaiblir son cerveau. Il mourut à Charenton, où il avait été interné, complètement fou.

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1688 : - Quelques hugunots sont détenus prisonniers au château par ordre du maquis de St-Ruhe, commandant en Guyenne.

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1706 : - BARRY (x;), irlandais - Était, à cette époque, prisonnier au château de Lourdes ; il y décéda à l'âge de 65 ans, à la date du 21 février 1706.

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1730 : - POUILLET (X...), habitant de Lourdes. Emprisonné dans un des cachots de cette ville, le 6 décembre 1730, par ordre de M. de Bardou, commandant, pour n'avoir pas voulu lui prêter son cheval, sous prétexte qu'il en avait besoin pour de rendre au marché d'Argelès, pour y ecercer son commerce.

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1730 :

CAUNIER (Pierre)-----------------------]
SCELLIER,--------------------------------]
LABORDE (Charles)--------------------]
CARRAZÉ (Jean), dit ESTUGUET-] Habitants de Lourdes
VERGEZ, dit JAMPY (Jean)-----------]
FONTAN Dominique--------------------]
ESTANGOUEY (Jean)------------------]

Emprisonnés au château de Lourdes, par ordre de M. de Bardou, commandant, pour n'avoir pas voulu se soumettre aux exigences de ce dernier. Ils adressèrent une plainte à M. l'Intendant de Lesseville, protestant contre de pareils abus d'autorité.

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1733 : - BEUDEIN (Pierre). - Était prisonnier au château de Lourdes en 1736, année en laquelle il décéda, à la date du 5 juin.

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1757 : - CHARLARY (Sieur de). - Réintégré au château de Lourdes, par ordre du roi, pour désobéissance.

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1765 : - SERIN (Benoît), prêtre, chanoine de l'église d'Auch, âgé d'environ 44 ans. - Fut décrété de prise de corps, à la suite de violences exercées sur un nommé Antoine Ducasse, après une partie de jeu de hasard, dit la dupe, dans une maison de la place Rouaix, chez une demoiselle Claret, à Toulouse.

Son procès fut jugé en première instance par les capitouls qui rendirent leur jugement le 23 août 1764. Par arrêt du Parlement, du 23 septembre suivant, il fut condamné à dix ans de prison close, et par lettres patentes du 28 août 1765, la peine fut commuée en détention dans le château de Lourdes.

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1767 : - MAZARIN (duc de), prince de Valentinois. - Conduit prisonnier au château de Lourdes en l'année 1767.

M. de Lagrèze donne ainsi les raisons qui motivèrent sa détention :

" Mazarin avait pour rival un prince qu'il est inutile de nommer. Par malheur les deux galants se rencontrèrent un jour, à la même heure, devant la porte de la même belle. Le prince abusa de ses forces contre le jeune duc, paralysé par le respect dû au fils du roi ; il le saisit et le jeta en bas de l'escalier. Le duc en tombant se cassa la jambe.

Cette aventure fit du bruit à la Cour. Le prince fut mis aux arrêts dans son palais. Pour donner au duc le temps de guérir sa passion et sa jambe cassée, on l'enferma dans le château de Lourdes. C'est là que loin de la Cour, à 200 lieues de sa famille, il passa de longues années, cherchant à tromper inutilement par des joies factices les ennuis réels de la captivité. A son départ, il laissa à plusieurs habitants de Lourdes divers objets comme souvenir d'amitié. "

Les mesures prises pour la détention au château de Lourdes de ce prisonnier de distinction, sont énumérées dans les trois lettres ci-après dont deux sont signées de Moneurin et l'autre du duc de Choiseul ; elles sont adressées à M. de Bellegarde, alors gouverneur du château de Lourdes, qui est chargé d'en assurer l'exécution :

Versaille, le 14 janvier 1767.

" Il est question, Monsieur, d'envoyer par ordre du Roi, une personne de qualité au château de Lourdes. Je vous prie de me marquer s'il y a dans ce château un logement convenable et consistant en deux ou trois pièces que l'on puisse lui donner. Il n'aura avec lui qu'un valet de chambre qu'il faudra aussi loger. Si pour cet arrangement il était besoin de faire trnsférer quelques-uns des prisonniers détenus dans ce château, j'expédierai les ordres nécessaires à cet effet, après que vous m'auriez marqué ceux qu'il serait le plus à propos de transférer et en quels autres châteaux ou maisons on pourrait les faire passer. Il faudrait que les pièces destinées au prisonnier fussent meublées et qu'il eut le nécessaire et le commode, sans aucun espèce de faste ni de superfluité. Il faudrait aussi que vous voulussiez bien lui donner votre table. Je vous prie de me marquer sur cet exposé, quelle pension vous désirez que l'on vous paye pour chaque année. Je dois au surplus vous ajouter que vous n'aurez pas de peine à contenir ce prisonnier et qu'avec les précautions ordinaires vous pourrez être tranquille sur son compte. J'espère que vous pourrez me faire incessamment réponse. "

Signé : S. Moneurin.


A Versailles, le 13 février 1767.

" Le Roi étant persuadé Monsieur, que M. le duc de Mazarin ne peut être mieux que sous vos yeux, prend la résolution de le faire transférer au château de Lourde. Il y a apparence qu'il pourra partir le 22 ou le 23 de ce mois. Vous voudrez bien lui faire préparer le logement le moins incommode qu'il sera possible. Il n'aura avec lui qu'un domestique, ainsi il n'aura pas besoin d'un logement bien étendu, et peut-être pourra-t-on lui pratiquer quelques commodités en faisant quelques retranchements par de légères cloisons dans une des pièces du logement que vous lui destinez. Comme il y a trop loin pour lui envoyer des meubles, il faudra que vous preniez vos mesures pour qu'il en soit fourni de fort simples, pourvu qu'il soit bien couché, c'est le principal. On vous fera rembourser ce qu'il en coûtera pour ces objets qu'il fait s'il vous plaît réduire au nécessaire. Si vous en avez à vous que vous puissiez lui faire servir et qu'il vous convint de les lui prêter, vous serez dédommagé suivant que vous me le marquerez de l'usage qu'il en ferait, ce qui serait d'autant plus juste qu'il y a apparence qu'il restera longtemps à Lourde. Sa Majesté trouve bon qu'il ait la liberté dans l'enceinte du château, pourvu qu'il n'en sorte pas non plus que son domestique sous quelque prétexte que ce soit et qu'il ne reçoive point de visite qui puisse vous être suspecte. On compte que vous voudrez bien le faire manger à votre table, et attendu le dérangement (sic) de ses affaires. Sa pension ne peut être fixée qu'à deux mille quatre cents livres par an, qui sera payé par le curateur de son interdiction. M. le duc de Mazarin est naturellement fort doux, mais vous n'en devez pas moins prendre vos mesures pour qu'il ne puisse s'évader et ne lui laisser aucun prétexe pour faire des dettes au dehors, ni de jeu à l'intérieur. A l'égard de son entretien et menues nécessités, il y sera pourvu et le 2.400 livres ne doivent être que pour sa pension et pour la nourriture de son domestique. On ne peut-être plus parfaitement que je le suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. "

Signé : Moneurin


Versailles, le 5 avril 1767.

" Monsieur de Bellegarde, commandant de Lourde,

J'ai reçu, Monsieur, la lettre que vous avez pris la peine de m'écrire le 9 du mois dernier sur l'arrivée au château de Lourde de M. le duc de Mazarin pour y estre détenu, en exécution des ordres du Roy, contresignés par M. le comte de St-Florentin et je vous remercie de m'en avoir fait part. Quant à la manière dont vous devez en user avec le prisonnier, vous ne pouvez mieux faire que de vous conformer aux intentions de sa famille et à ce que M. le comte de St-Florentin pourra vous faire savoir de celles du Roy à cet égard. Je suis parfaitement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
.

Signé : le Duc de Choiseul.

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1774 : - SOLLIER (Jean-Dominique). - Écuyer, prisonnier au château de Lourdes en 1774, année en laquelle il y décéda, à la date du 13 janvier, à l'âge de 70 ans. Il était natif de l'Ile-en-Jourdain (Gers).

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1781 : - BONNEFON (Jacques-Philippe). - Interné au château de Lourdes sur la requête de ses père et mère pour son inconduite.

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1782 : - BOULOCQ -Pierre de) - Écuyer, ancien capitaine d'infanterie. Était prisonnier au château de Lourdes en 1782, année en laquelle il y décéda, à l'âge de 50 ans, à la date du 2 octobre. Il était natif de Diapentale (Haute-Garonne)

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1782 : - AUFRERY (Abbé d') - Interné au château de Lourdes sur la requête de sa famille " Mène une vie crapuleuse. "

" Lettre de M. de Saint-Priest demandant au subdélégué de Toulouse des éclaircissements au sujet du sieur d'Aufrery : "

" A Montpellier, le 28 janvier 1782,

Vous trouverez ci-joint, Monsieur, un mémoire adressé au Ministre par les parents du sieur Paul Barthélémi d'Aufrery, Gentilhomme, qui demandent des ordres du Roi pour le faire renfermer au château de Lourdes ; vous verrez que dans le nombre de parents qui ont signé de Mémoire il y en a plusieurs qui sont membres du Parlement de Toulouse, qu'ils fondent leur demande sur ce que depuis plusieurs années le sieur Aufrery mène une vie crapuleuse, qu'il s'est rendu coupable de plusieurs escroqueries, qu'il a d'ailleurs la tête dérangée et que par sentence de la Sénéchaussée de Montpellier du 2 de ce mois, il lui a été nommé un curateur tant pour gérer sa personne que pour arrêter un mariage honteux qu'il était au moment de contracter avec une femme plublique reprise de justice, avec laquelle il vit depuis plusieurs années, quoique des faits paraissent déjà bien constatés. Je vous prie de les approfondir encore plus particulièrement et de me faire part de vos observations et de votre avis sur cette demande.

Je suis, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. "

Signé : De Saint-Priest.

Il fut arrêté et conduit au château de Lourdes en février 1782 et remis en liberté le 1er juille 1784 par ordre du roi lui défendant d'approcher de la ville de Toulouse de plus de dix lieues. Il se fixa dès lors dans la ville de Lourdes où il se conduisit " d'une manière assez répréhensive. " Il fut demandé qu'on lui enjoignit l'ordre de sortir de la Bigorre.

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1785 : - BORDES. - Demande d'internement au château de Lourdes, de son fils, libertin.

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1788 : - CATELAN (de) - Avocat général au Parlement de Toulouse. Arrêté le 22 mars 1788 par ordre du comte de Périgord, et fut incarcéré au château de Lourdes, pour s'être fortement prononcé avec le Parlement de Toulouse contre les lettres de cachet. L'ordre du Roi qui condamnait ce magnistrat, fut porté à Toulouse par un officier du régiment du Médoc, accompagné d'une escorte nombreuse de la maréchaussée, car on craignait que celle de Toulouse ne fut pas suffisante pour contenir la population qui manifestait l'intention de prendre parti pour l'avocat général.

L'officier et son prisonnier quittèrent tranquillement la ville ; mais après leur départ, la foule se porta à l'hôtel de M. de Rességuier, procureur général qui avait refusé de se charger des ordres de la Cour. Elle cassa les vitres et pendit en effigie au milieu de la cour de l'hôtel, M. de Rességuier, qui s'était enfui à la première nouvelle de ce tumulte.

Le Parlement écrivit au Roi contre cet acte de violence, réclamant le rappel du magistrat qui venait d'être arraché du sein de la cour " du sein de sa patrie, pour être enfermé dans une prison lointaine, au milieu des glaces des Pyrénées. "

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1794 : - MONSÉGUR (Michel), de la commune de Serres, cultivateur, détenu prisonnier au château de Lourdes, en 1794. Remis en liberté par arrêté du représentant du peuple, Monestier (de la Lozère), du 18 brumaire an III, en considération que ce prisonnier " est un cultivateur qui aura été corrigé par la détention qu'il a soufffert, si par cas il est tombé dans quelque erreur "

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1794 : - NOGUES, de bayonne - Reclus au château de Lourdes. Remis en liberté par arrêté du Comité de surveillance de Bayonne de brumaire an III.

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1800 (?) : - ELDGIN (lord) - Ambassadeur anglais, sous Bonaparte, premier consul. Fameux spoliateur du Parthenon. A son retour de Constantinople, était venu rétablir sa santé aux bains de Barèges. Il fut arrêté et fait prisonnier au château de Lourdes.

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1801 : - RIVOIRE (chevalier Jean-Pierre de), 30 ans, enseigne de vaisseau, natif de Lyon (Rhône). Tout d'abord interné dans les prisons d'Angoulême, puis transféré au château de Lourdes par ordre du Gouvernement. Condamné à la déportation par jugement d'un conseil de guerre, il fut arrêté le 6 pluviôse an IX, par ordre du commissaire du gouvernement à Calais, pour avoir voulu passer à l'Étranger.

De tous les prisonniers d'État internés au château de Lourdes, ce fut le plus surveillé, en raison de ses incessantes protestations et des nombreuses plaintes qu'il adressait journellement à l'autorité supérieure. Suspecté d'idées d'évasion, il nécessita à plusieurs reprises des renforts de sentinelles et une surveillance des plus actives.[...]

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1813 : - BARDA (Fris), 43 ans [...] ; BÉGUI DE LACOCHE (François-Joseph), 56 ans [...] ; BERNARD (Antoine-Pierre), 38 ans [...] LE NEPVOU DE CARFORT (Jean), 30 ans [...] ; HOZIER (chevalier Abraham-Jacques-Augustin d') [...] ; arrêtés et conduits prisonniers pour des motifs d'eux inconnus.

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1807 : - " Pendant la guerre d'Espagne une vingtaine d'espagnols notables furent enfermés au fort. Les prisonniers à force de petits paquets de ficelle, firent une corde assez grosse pour les soutenir dans leur descente aérienne. Un d'eux, trop pressé de toucher terre, se cassa la jambe en sautant de trop haut. Ses compagnons le portèrent sur leurs épaules. Ils allaient franchir la frontière lorsqu'ils furent arrêtés et internés ensuite. "

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1870 : - " Notre Fort de Lourdes renferme depuis plusieurs jours, de 100 à 120 prisonniers, Prussiens ou Bavarrois, par suite de nos récents et glorieux succès sur la Loire. "

Ces prisonniers avaient au château-fort une liberté relative qui leur permettait de descendre chaque jour en ville pour faire leurs provisions.

" On n'a pas été peu scandalisé d'entendre les plaintes arrogantes de ces prisonniers, au sujet du pain qui leur est délivré et qui est le même que celui de nos soldats, et au sujet de la viande qu'ils ne trouvèrent pas assez succulentes. "

Ces prisonniers quittèrent le château de Lourdes le 1er mars 1871 et furent dirigés sur Bourges où devait avoir lieu l'échange des prisonniers. Il Y avaient séjourné du mois d'octobre 1870 au 1er mars 1871.

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1914-1918 : - Le 11 septembre 1914, la victoire de la Marne amena au château de Lourdes un contingent d'environ 300 prisonniers allemands. Presque toute la population lourdaise s'était rendue à la gare où elle attendit jusqu'à une heure du matin pour les voir défiler. Quelques jours après deux d'entre eux s'évadèrent, mais furent arrêtés peu après dans la vallée de Batsurguère pendant qu'ils cherchaient à gagner la frontière espagnole.

En 1915, ces prisonniers quittèrent le château de Lourdes et furent remplacés jusqu'à la fin de la guerre par un contingent tout aussi important de prisonniers Alsaciens-Lorrains.

Eugène Duviau.

 

[Les prisons du château de Lourdes]


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Notes

[1] Sources : Gallica.bnf.fr
Bibliothèque Nationale de France
Bulletin de la Société académique
des Hautes-Pyrénées
Archives départementales des H-P (1912).






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[Commune de Lourdes]
[Généralités sur les Communes]
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Chacun peut apporter son aide concernant la commune de Lourdes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.

© Marie-Pierre MANET







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