Des documents importants
à Vidouze
aux archives départementales



De R.ANCELY

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Ouvrages en vente
de Marie-Pierre Manet


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Deux sources nouvelles de renseignements :


Postérieurement à la confection de la présente monographie, nous avons trouvé deux nouvelles sources de renseignements.

La première provient de la découverte dans le grenier de la maison Moulonguet-Lacaze de Vidouze qui nous appartient d'une liasse de documents qui avaient dû être en possession de la famille Depierris-Chanchou. Cette famille avait été, autrefois propriétaire de ce domaine, et un de ses descendants avait épousé un membre de la famille Moulonguet. De plus, il résulte de ces documents que, en 1773 notamment, un Depierris-Chanchou avait exercé les fonctions de premier consul, ce qui justifie leur présence dans cet immeuble. Après avoir pris note de l'ensemble de ces papiers, nous les avons remis aux Archives des Hautes-Pyrénées. Ils seront désignés, dans la suite, toutes les fois qu'ils seront invoqués sous la rubrique : documents Depierris-Chanchou.

La seconde source émane d'un certain nombre de registres judiciaires du Comté de Parabère dont faisait partie la communauté de Vidouze. Ils sont classés aux Archives des Hautes-Pyrénées dans la Série B sous les numéros 2.199 à 2227 et ils vont des années 1756 à 1789. Certains de ces registres ne contiennent que des affaires civiles : d'autres des affaires criminelles ; un certain nombre renferme à la fois du civil et du criminel. Ils seront désignés sous le rubrique : Parabère.

Nous avons analysé ces diverses sources de renseignements.

Sous la dénomination de : Addenda, en les reliant à l'endroit de la monographie où ils auraient dû être utilisés.

Administration générale de la communauté :


Une partie des documents Chanchou mentionne de nombreux procès-verbaux d'Assemblées Générales de la communauté de Vidouze. outre celles qui seront reproduites plus loins, concernant le vote et la répartition des impôts, et les réparations de l'église, nous donnons ci-après le procès-verbal de l'une de ces réunions qui a trait à l'Administration Générale de la communauté.

Assemblée Générale du 18 Février 1778 :


Sous la présidence du Consul dont Jean Depierris Flouquet, premier consul. L'Assemblée vote une somme de 150 livres pour le maître d'école (Paloque qui signe la délibération comme greffier de l'assemblée). Il y est précisé que le dit maître d'école, outre cette double fonction, assiste aussi le curé dans l'administration des Sacrements et chante les offices. Un crédit de 15 livres est également attribué à Dominique... (Pélanne ?) pour monter l'horloge, pourvoir l'huile et balayer l'église ; 30 livres sont accordées au premier Consul pour la livrée consulaire et les voyages qu'il a faits pour le compte de la communauté.

Nomination du consul de Vidouze : D'après un document Chanchou datant de l'année 1778, la nomination du Consul de la communauté de Vidouze été faite par le seigneur de la région sur présentation à lui faite par les Consuls sortants. La requête est adressée par ce magistrat à :

"Haut et Puissant seigneur, Messire de Beaudéant, Comte de Paraère, Marquis de Roulière, Bazges ou Tuigs (?) baron du Petit Château, et, à votre absence, à Monsieur de Ducasse, Conseiller du Roy et juge de la comté de Parabère".

Jean Depierris Flouquet, premier consul propose comme son successeur Jacques Moulonguet Cabané et Jean Depierris Lareu, Jean Navères Cabané,deuxième consul propose Jean Lamarque Saquat et Jean Duffau Gnan, Antoine Lafon Jeandoulet, troisième consul propose Henri Licharre Bruhat et Jean Laporte Mechin ; enfin Jean Barton et Bernard Jongla Chicourrou. Les mêmes proposent pour garde Gabriel, Clément Larfanche.

La requête est communiquée le 2 Septembre 1778 au procureur fiscal du Comté qui "ne s'oppose ". Et le même jour Raymond Ducasse, lieutenant civil et criminel au siège royal de Rivière Basse, Juge du Comté de Parabère, choisit et nomme

"pour exercer les dites charges de consul au dit lieu de Vidouze"

pour l'année prochaine, 1779 et commencer le sixième jour de dimanche savoir pour premier consul Jean Depierris Lareu ; quatrième consul Jean Larrouzé Barthon et pour garde Clément Larfanche...

"lesquels seront tenus de prêter leur serment par devant nous aux formes requises auxquels ils ont à l'instant satisfait et leur mains sur les dites Évangiles en nos mains touchés, ont promis et juré de bien et fidélement exercer dans leurs charges".

Ce document supprime donc une lacune de notre monographie en expliquant de la manière la plus précise le mode de nomination du Consul, réservé au seigneur sur une liste de présentation établie par les consuls sortants et contenant deux noms pour chaque poste. La présentation est faite en septembre de l'année en cours et la nomination prend son effet du premier dimanche de l'année suivante.



Budget de la communauté :


Les mêmes documents Chanchou nous permettent d'avoir une idée très exacte du budget de la communauté. Il était voté par les habitants en assemblées générales et, après exercice, sont soumis, pour approbation, à la Cour des Aides de Montauban.

Année 1778 (25 Novembre) :


Assemblée Générale de la communauté pour statuer sur la levée et la répartition de l'impôt de la taille pour l'année 1779.

Sommes à recouvrer :

1 - Principal de la taille................................................. 891 L

2 - Frais de recouvrement.............................................. 22 L 50 " 6 d

3 - Imposition du second brevet du quartier d'hiver........ 496 L

4 - Avances et remboursement faites par la ville d'Auch pour logement
et ustensiles des troupes...................................................7 L 05 "

5 - Le sous pour livre des sommes des deux articles
précédents................................................................... 25 L 03 " 3 d

6 - Droits de quittance de la taille attribuée
aux receveurs des tailles...................................................... 40 "

7 - Contrôle de l'élection consulaire....................................1 L 03 "

8 - Pour faire vérifier les rôles............................................4 L

9 - Francal que la ville paye à Lembaye...............................1 L 10 "

10 - Faction du rôle et autres écritures................................18 L

11 - Procession du Jour de la Saint Marc..............................6 L

12 - Obit de M. le Curé.......................................................7 L 10 "

13 - Rôle du Consul..........................................................30 L

14 - Pour la vérification......................................................5 L 05 " 8 d

15 - Pour l'ancien aceau............................................................12 "

16 - Permettre et retirer les rôles................................................10 "

17 - Entretien des ponts.....................................................12 L

18 - Gages du Régent......................................................150 L

19 - Huile horloge et Balayer l'église...................................15 L

20 - Gages de valets des consuls..........................................6 L

TOTAL......................................................................1.701 L 04 " 5 d

Malgré l'énoncé du titre de l'Assemblée Générale, il y a lieu de remarquer que celle-ci statue non seulement sur la répartition de la taille mais aussi sur les dépenses municipales. C'est donc le véritable budget de la commune qui a été approuvé. La meilleure preuve en est qu'après avoir énuméré les dépenses, la délibération établit le mode de recouvrement eu égard à la contenance des terres possédées par les habitants. La commune comprenait 2.450 journaux de terre rurale ; ceux-ci, pour 1.701 livres sont imposés à raison de 4 sols, 2 deniers par journaux.

Voici la liste des principaux habitants imposés :



Depierris (sans surnom)..............36 journaux -- 25 L 10 " 02 d

Lamothe, notaire royal................11 journaux -- 07 L 16 " 08 d

Moureu (Moulonguet).................41 journaux -- 29 L 01 " 11 d

Sales........................................ 32 journaux -- 22 L 18 " 02 d

Cabané de Bas...........................30 journaux -- 21 L 09 "

Cabané de haut .........................36 journaux -- 26 L 03 " 08 d

Les Espagnous...........................41 journaux -- 29 L 06 " 08 d

Le Sieur Carde..........................19 journaux -- 13 L 18 " 05 d

M. de Crudères.........................52 journaux -- 37 L 10 "

M. de Bousquet (Navères)..........43 journaux -- 30 L 17 " 06 d

Le Sieur Brun............................50 journaux -- 36 L 01 " 06 d

Lacaze (Depierris Chanchou)......51 journaux -- 36 L 09 " 03 d

Parmi les impôts d'État payés par la communauté de Vidouze, il y a lieu de préciser celui indiqué au nº 4 du budget.

Quand les troupes royales traversaient ou stationnaient dans une région, les soldats, qui, à cette époque, se nourrissaient eux-mêmes, avaient droit à "l'ustensile" ; c'est-à-dire au lit, au feu, au pot et à la chandelle. L'exercice de ces droits constituait une charge pour les villes où cantonnait l'armée. Il est donc vraisemblable que, pour se dispenser de cette corvée, certaines communes s'en exonéraient en payant l'impôt bien connu de "l'ustensile". La dépense qui figure ci dessus au nº 4 de l'année 1778 semble indiquer que, pour se libérer du cantonnement des troupes la commune de Vidouze avait dû emprunter 7 livres 2 sols à la ville d'Auch. Le fait paraît encore mieux prouvé par un reçu daté de l'année 1714 par lequel dans une circonstance analogue, le receveur de l'élection d'Armagnac, domicilié à Nogaro, reconnaissait avoir reçu "de :

Jean Depierris Chanchou, Consul de la communauté de Vidouze la somme de 110 livres sur les impositions des ustensiles des mois de Novembre et Décembre 1713 et Janvier, Février et Mars 1714 pour les ustensiles de la cavalerie et dragons "pendant les 150 jours de cartier d'hyver". Il est probable qu'à cette époque, il s'agissait de troupes de passage pour la guerre d'Espagne.



Budget de la communauté en 1779 :


A la fin de l'exercice de l'année 1779, le premier consul soumettait à la Cour des Aides de Montauban le compte exact des opérations financières. Ce document était ainsi conçu :

"Compte de la recette et dépense que met et baille devant vous, nos seigneurs de la souveraineté des Aydes et Finances de Montauban Jean Depierris Lareu, premier consul et collecteur de la communauté de Vidouze, élection d'Armagnac, l'année 1779".

Ce compte est présenté en dépense et recette. L'article 1 er comprend comme unique recette la somme de 1.702 livres 8 sols 9 deniers ; recette réelle qui correspond presque exactement aux prévisions du budget ci-dessous détaillé. La Cour des Aydes annote cet article de la mention : "Bonne recette". Les articles suivants reproduisent les autres dépenses identiques à peu de choses près à celles prévues au budget. Suivant ces articles, la Cour ou alloue la dépense ou la diminue légèrement. Le 13 e et dernier article est ainsi libellé :

"A vous, Nos seigneurs, 7 livres 1 sol".

Il na fallait pas oublier, en effet ; les épices des magistrats pour le contrôle. Ce dernier n'intervient qu'en 1784 soit cinq ans après.

Le 17 Février 1779 une nouvelle Assemblée Générale est tenue pour l&appos;assiette et le recouvrement de la capitation. Le procès-verbal de la réunion indique que la répartition doit être faite par les Consuls assistés de quatre notables nommés par l'Assemblée. Ceux-ci sont : François Depierris Pepil, Jean Caillau Lamicq. Au cours de cette Assemblée, et à la demande de l'Intendant, il est arrêté de prendre au quartier Lacoume une pièce appartenant à la communauté, "de la fermer, fossoyer et labourer et de la semer en grands". Était-ce une décision en vue d'un reboisement ?

Le montant de la capitation s'élève à la somme de 1.326 livres à laquelle il faut ajouter les frais de logement de la troupe à Auch, 42 livres au total : 1.368 livres.

La capitation étant calculée par tête d'habitant, tous les chefs de famille sont imposés, et, s'ils ont des domestiques ou servantes, ces derniers le sont au compte du Chef de famille, à raison de 5 sous par tête.

Parmi les habitants les plus imposés on peut citer :



Moureu (Loulonguet)....................... 33 livres.

Cabané de Haut................................16 livres.

Cabané de bas..................................24 livres.

Moulonguet Espagnou.......................12 livres.

Depierris Espagnou...........................18 livres.

Carde..............................................19 livres.

Pour la même année 1779 existe encore un r&ôle de répartition au marc la livre de la capitation initiale.

"Droits réservés de la communauté de Vidouze pour le don gratuit".

La somme imposée est de 172 livres 19 sols. La répartition s'opère comme la capitation. A titre indicatif, nous trouvons que Moureu est imposé pour 4 livres 3 sols 9 deniers et paye, en outre, pour sa servante 6 deniers ; de même Chanchou (Depierris) verse pour lui 2 livres 7 sols 6 deniers et également 6 deniers pour sa servante.

Enfin, et pour en terminer avec cette question budgétaire, deux pièces nous révèlent des dépenses annexes. La première, pour l'année 1773 est le rôle de la vente des châtaignes pour le compte de la communauté signé de Jean Depierris Chanchou, premier consul. La seconde, non datée, mentionne, pour une autre année le rôle de la fougère, de la tuye et des châtaignes également vendues par Jean Depierris Lareu, premier Consul et collecteur.



LES MISSIONS :


Certaines années, avait lieu une "Mission". Pendant huit, dix ou quinze jours, un prédicateur, spécialisé dans ce genre d'excercice, s'installait dans la paroisse et entreprenait de réveiller la ferveur des habitants du village. Le matin, il y avait une messe suivie d'une instruction. Le soir, une instruction plus longue était suivie d'une bénédiction du Saint-Sacrement. La Mission se clôturait par de grandioses cérémonies : confession et communion générales accompagnées souvent par la bénédiction d'une croix ou de tout autre monument. Les frais d'hébergement et les horaires du prédicateur étaient parfois assurés par l'ensemble de la paroisse, mais plus souvent, ces missions étaient offertes par une famille.

Pour fixer la date d'une mission, on tenait compte des phases de la lune : les gens se déplaçaient plus facilement si la nuit était claire.

La clôture de la Mission et la fête de l'Adoration perpétuelle étaient l'occasion de fêtes au presbytère. Le curé de la paroisse invitait tous ses confrères du doyenné dans son presbytère. Certains paroissiens offraient généreusement de quoi "améliorer l'ordinaire" et la servante se surpassait pour élaborer un menu particulièrement soigné.







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Entraide apportée par :

- M. Alain Eymard
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© Marie-Pierre MANET






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