La monographie de Burg.

Situation géographique

(ADHP - Monographie établie en 1887)




00036426
copyrightdepot.com








I


Burg est situé sur le versant d'une colline détachée du Plateau de Lannemezan.

1.254 ha :

621 ha de terre labourable.
108 ha de prairies.
31 ha de vignes
105 ha de bois.
65 ha de châtaignerais.
346 ha de landes et friches.

Au centre de la commune on voit les ruines d'un manoir féodal qui appartenait au seigneur de Castelbajac. On y distingue d'énormes pans de murailles qui ont encore jusqu'à douze mètres de hauteur et les traces du fossé qui dut avoir 14 mètres de largeur. On montre encore la trace du pont-levis.

A deux kilomètres au sud-est de ces ruines et à proximité du confluent de la Bégole et de la Baïse se trouve une sorte de mamelon appelé "Castet de la Garde" et qui domine parfaitement le village et une partie de la vallée. On croit qu'il y eut jadis dans cet endroit un camp retranché ou peut-être le tombeau de quelque guerrier célèbre ; on y distingue encore une espèce de tumulus entouré de fossés qui ont dû avoir une largeur de dix à douze m&egrav;tres ; c'est de ce point stratégique qu'on a pu bombarder le château qui fut dit-on détruit par Montgomery.

Le chef-lieu de la commune a dû se trouver autrefois, presque tout à fait au nord du territoire, actuellement couvert de forêts, l'un des chemins qui y conduisent s'appelle encore "Cami de la gleyze" ; on remarque dans les environs une espèce de terrain qui a la forme d'un quadrilatère entouré de fossés et couvert des décombre de l'ancienne église paroissiale probablement.

Le relief du sol n'est pas très prononcé ; aucune curiosité naturelle. Le terrain est en partie sablonneux, en partie argilo-calcaire. Arrosé par la Baïse et de petits ruisseaux aux débits peu considérables et à peu prés nul pendant l'été, Baïse exceptée crues en juin ; fonte des neiges - pas de gués mais des ponts : un pont à Castelbajac, un autre sur la route de Montrastruc vers Trie.

II


En 1886 : 611 habitants - chiffre stationnaire (611) il s'accroîtrait probablement si l'absence de toute industrie et le peu de richesse du sol ne provoquaient l'émigration.

- Le village proprement dit : 240 habitants.

- Quartier de Pè de l'Arriou : 100 habitants environ.

- Quartier Aubert : 60 habitants environ.

- Quartier Lartigue : 40 habitants environ.

- Quartier Fréchet : 40 habitants environ.

+ 32 maison éparses.

- 1 Maire et 11 conseillers municipaux.

- 1 instituteur.

- 1 institutrice.

- 1 garde-champêtre.

- 1 valet commun.

- 1 prêtre catholique.

- Perception et P.T.T à Tournay.

- Valeur du centime 0.1599


III


Blé, avoine,petit millet, pommes de terre, vignes, prairies naturelles, châtaigneraies, forêts (chênes, châtaigniers).

Pas de phylloxera mais de l'oïdium et du mildiou. La vigne est peu prospère - produit peu.

Il n'y a pas de carrières pour la marne.

Trois moulins à deux meules chacun sont suffisants.

Chemin de grande communication nº 28 allant de Lourdes à Boulogne passe au village ; un chemin rejoint à Castelbajac le chemin Nº 17 de Lannemezan à Trie. Le chemin Nº 28 se relie à Montastruc avec le Nº 17 et vers Tournay avec la route nationale de Toulouse à Bayonne. Pas de voiture publique - pas de diligence. Les gens usent de leurs propres moyens (voitures, animaux) pour aller aux marchés de Lannemezan, Tournay, Trie et Galan.

Usage des mesures légales - anciennes mesures à peu près disparues.

1 journal = 25 ares - très usité.


IV


La présence des ruines de l'ancien château rappelle l'idée de Bourg, on sait que ce nom était donné à l'ensemble des maisons qui environnaient la demeure seigneuriale - c'est peut-être de là que vient le nom de Burg.

Traditions et légendes se rapportent à peu près exclusivement aux sorciers (brouches) et aux loups garous ; elles ont à peu près disparu. Quelques vieilles personnes seules se plaisent à les raconter encore pendant les longues soirées d'hiver.

Mœurs :

Il y a dix ans assez dépravés ; aujourd'hui la corruption a à peu près disparu.

Culte catholique :

Cependant en 1833 il y eut dans la localité une petite révolution à ce sujet.

A cette époque la commune de Burg n'avait pas de prêtre à résidence. Elle formait annexe à la paroisse de Castelbajac qui, elle-même était desservie par un prêtre qui ne portait la messe et les vêpres à Burg que très rarement et ainsi les habitants de Burg étaient obligés de se rendre à Castelbajac et parcourir un chemin long - pénible - en mauvais état.

Fatigués de cet état de choses les habitants demandaient instamment un vicaire à résidence à Burg, mais l'évêque d'alors ne se presse point pour leur donner satisfaction.

Le maire de cette époque ayant eu connaissance qu'il y avait des prêtres d'une religion dite "Française" fondé par un prêtre ayant nom Chatel fit la demande d'un de ces prêtres et tout de suite on en envoya un à Burg et toute la population à l'exception de treize familles se groupe pour assister à ses offices - mais un grand inconvénient exista entre ce ministre et ses adeptes.

A cette époque la grande partie des gens de Burg ne parlait et ne comprenait que le patois tandis que Rosselin ne parlait et ne comprenait que le français ; il est même rapporté que pour les confessions il fallait souvent employer un interprète qui était ordinairement l'instituteur.

Les treize familles qui ne voulaient pas s'associer à la religion pratiquée par Rosselin se récrièrent et enfin l'évèque leur envoya alors un prêtre catholique ce qui produisit une révolution qui se termina heureusement sans accident fâcheux.

Rosselin étai en possession de l'église et y était soutenu par ses nombrreux adeptes qui résitaient énergiquement.

Pour faire évacuer l'église et y installer le prêtre catholique il fallut l'intervention de la force armée. Une compagnie de soldats d'infanterie fut envoyée de Tarbes à Burg et maintenue pendant plus d'un an. Rosselin expulsé de l'église officiait au presbytère. Chassé du presbytère, il se réfugia dans une maison particulière. Insensiblement on l'abandonna et il fut obligé de s'en aller. Le prêtre catholique sut bien prendre les gens. Dans peu de temps tout fut apaisé.

Les habitants sont simplement vêtus, un veston souvent remplacé par une blouse blanche ou bigarrée, un gilet, un pantalon, un béret, le tout en laine constitue le costume d'hiver. En été les vêtements sont en toile plus légère.

Les costumes de femmes n'ont rien de particulier.

A Burg comme dans toute la région d'ailleurs on se nourrit de pain fait avec du froment, mais plus souvent avec du méteil, du seigle et même avec du maïs ; on consomme beaucoup de légumes et de fruits. On dépense peu en fait de viande fraîche, tandis qu'on mange beaucoup de viande salée. On sale les oies, les canards, les dindons et surtout les porcs.

Annexe au titre IV : Enseignement


Enseignement toujours donné aux garçons par un instituteur laïque communal. Aux filles par une institutrice qui a été pendant longtemps libre ; elle est communale depuis 15 ans environ.

École : 25 garçons, assez vaste, fort convenable, quoiqu'elle ne soit pas neuve. École à deux étages et au centre du village sur le chemin Nº 21.

École de filles : à 150 mètres de l'école des garçons ; construction neuve établie sur l'emplacement de l'ancien presbytère (deux étages).

Pour l'instant rien à faire concernant les bâtiments scolaires.

Ce qu'il faut rechercher : le moyen d'assurer une fréquentation plus complète car au moment des grands travaux filles et garçons abandonnent les classes.

Le nombre d'illettrés diminue sensiblement. En 1886, un seul illettrés parmi les conscrits. Tous les conjoints ont pu signer (sur 6).

Une bibliothèque populaire (1883) 25 volumes.

Pas de caisse des écoles.

Pas de caisse d'épargne.

Instituteur et institutrice : 900 francs.

L'instituteur de Burg


Duthu



[Plan du site passion-bigorrehp.org]



[Commune de Burg.]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]




Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.

Entraide apportée par :
- Mme Marthe Delas
.
© Marie-Pierre MANET







Bookmark and Share