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La monographie de 1887 de Gonez
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)



Sceau
00036426
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Livre écrit à la plume

La commune de Gonez, arrondissement de Tarbes, canton de Pouyastruc, département des Hautes-Pyrénées, est située sur un coteau ou monticule.

A quelques mètres, et dominant la localité, se trouve un château en ruines ayant appartenu à M. le Baron de Gonez, maire de la ville de Tarbes de 1815 à 1830. Le voyageur jouit d'un coup d'œil ravissant en visitant cette antiquité : sa vue s'étend agréablement sur les communes de Coussan, de Laslades, de Souyeaux, de Hourc, de Pouyastruc, de Marquerie, de Cabanac, de Peyriguère, de Thuy et d'Aubarède du canton de Pouyastruc ; de Mouledous, de Goudon, de Clarac, de Peyraube, de Sinzos, de Bordes et de Lespouey du canton de Tournay.

La commune de Gonez est à 7 kilomètres de Pouyastruc, chef-lieu de canton et à 14 kilomètres de Tarbes, chef-lieu d'arrondissement et de département.

Elle se compose de dix maisons, dont huit à un rez-de-chaussée seulement et deux à un premier étage ; la population en est de 43 habitants seulement, d'après le recensement de 1886, dont 24 du sexe masculin et 19 du sexe féminin.

Le nombre des ménages en est de dix et celui des électeurs de treize. Elle est bornée au nord par Coussan, à l'est par Moulédous et Goudon, à l'ouest par Laslades et au midi par Sinzos.

Son élévation au-dessus du niveau de la mer est de 272 mètres environ.

Le climat en est assez beau et la température assez douce.

Le territoire de la commune de Gonez a une étendue de 107 hectares 39 ares, 39 centiares et se divise en terres labourables d'une contenance de 27 hectares. 02.44,

 

vignes
prés
pâtures
jardins
bois, futaie
bois, taillis
châtaigneraies
vergers
landes
aunaies
graviers
chemins
superficie des propriétés bâties

06 ha.28.28
10 ha.41.79
09 ha.68.74
00 ha.61.99
26 ha.89.04
08 ha.67.84
02 ha.62.65
00 ha.79.51
12 ha.34.25
00 ha.42.90
00 ha.65.53
00 ha.39.63
00 ha.54.80



Le revenu imposable est de :

 

635 frs.58
155 frs.24
325 frs.58
26 frs.11
26 frs.66
336 frs.07
96 frs.93
80 frs.92
34 frs.18
18 frs.72
6 frs.19
0 frs.32
5 frs.22
18 frs.74

1766 frs.46.

pour les terres labourables,
pour les vignes,
pour les prés,
pour les pâtures,
pour les jardins,
pour le bois futaies,
pour le bois taillis,
pour les châtaigneraies,
pour les vergers,
pour les landes,
pour les aunaies,
pour les graviers,
pour les chemins,
pour la superficie des propriétés bâties

Total du revenu imposable



La terre assez fertile près de la commune est médiocre dans certains quartiers. Les prairies ne rapportent que peu ; cela tient à la nature du sol ; le fumier du bétail étant insuffisant, les propriétaires ont recours à l'engrais d'Agen, qu'ils sèment à la volée comme le blé.

La rivière dite l'Arret arrose un quartier qui porte son nom, mais cet arrosement n'embrasse qu'une contenance relativement peu importante et sa crue subite cause quelquefois des dégâts importants, notamment en septembre dernier.

Les terres labourables donnent des produits qui laissent parfois beaucoup à désirer. On y cultive le froment, le seigle, l'orge, le maïs, les pommes-de-terre, le sarrasin ou blé de Turquie, les pois, les fèves, les haricots, les lentilles.

Chaque propriétaire possède un verger et un jardin qu'il cultive avec beaucoup de soin : le pommier, le poirier, le prunier, abricotier, le pêcher, le figuier, le cerisier, le noyer sont l'objet de tous ses soins et donnent des fruits de bonne qualité.

Les animaux domestiques, tels que les bœufs, les vaches, les moutons, les brebis, les juments, les ânes, les ânesses contribuent à cultiver la terre, à produire du fumier et donnent dans certains cas, d'assez beaux bénéfices aux propriétaires.

Les poules, les poulets, les coqs, les oies, les canards, les dindons, les dindes, les pigeons garnissent les basses-cours et les volières ; ces oiseaux domestiques fournissent de la viande, de la graisse, des œufs et de la plume.

La contenance en châtaigneraie et en bois que possède chaque propriétaire de Gonez lui permet de se livrer à l'élevage des cochons, c'est le principal commerce de la localité.

La vigne occupe une partie des terres et produit un assez bon vin, malheureusement elle ne rapporte plus aujourd'hui comme autrefois ; le petit propriétaire peut à peine récolter la provision du vin pour le ménage.

Les intempéries des saisons, les gelées, l'oïdium et le mildew lui portent un préjudice considérable.

Le propriétaire croit porter un remède ou du moins atténuer le mal en soufrant la vigne. La dépense du soufre et le travail que nécessite cette opération sont souvent pour lui en pure perte.

Les bois ont été partagés par les habitants de la localité, il y a déjà. La contenance que possède chacun d'eux personnellement lui fournit plus de bois qu'il ne lui en faut pour l'entretien du foyer. Chaque propriétaire va vendre à Tarbes, chaque année, un certain nombre de chars de bois de chauffage.

Il vend aussi quelquefois du bois de construction soit pour chauffage, soit pour construction, le bois est en général de bonne qualité. Les chênes, les hêtres, les frênes composent le bois de la commune de Gonez.

Les marchés de Tournay qui ont lieu le mardi de chaque semaine et ceux de Tarbes, une fois aussi par semaine, sont ceux que fréquentent les habitants de la localité.

Trois puits appartenant à des particuliers et une fontaine publique fournissent l'eau nécessaire aux besoins des ménages et à l'abreuvage du bétail.

La commune de Gonnez est desservie pour les cultes par le prêtre de Moulédous moyennant la somme de deux cents francs par an ; pour les finances par le percepteur du canton de Pouyastruc, en résidence à Tarbes et par le bureau de Cabanac.

Les mesures locales sont : le litre, le double litre, le décalitre, l'hectolitre, le mètre et le décamètre.

La commune de Gonez, dit-on, doit son nom à M. le Baron de Gonnez, qui en aurait été le premier propriétaire ; des deux fils d'un âge avancé habitant la ville de Tarbes, rue Brauhauban, une rue de la ville porte le nom de rue de Gonez.

Le pain, le vin, les légumes, les fruits, la viande composent l'alimentation des habitants qui sont laborieux, économes, paisibles et assez intelligents. Tous jouissent d'une assez modeste aisance et font leur possible pour la conserver.

Pendant quelques temps l'instituteur d'une commune voisine se rendait à Gonez, deux jours par semaine, pour y donner l'enseignement primaire. Ce n'est qu'à partir de 1854 qu'un instituteur fut nommé.

La maison d'école construite récemment au moyen d'un secours de sept mille francs accordé par le Gouvernement se compose de la salle d'école assez vaste assez bien éclairée et assez bien exposée ; elle est suffisante vu le peu d'importance de l'effectif scolaire ; de trois pièces toutes petites pour le logement de l'instituteur : une cuisine, une salle-à-manger au rez-de-chaussée et une petite chambre à coucher au premier étage. Il y a aussi une cour fermée, un préau couvert, un lieu d'aisance et un bûcher.

Un jardin et l'armoire pour la bibliothèque scolaire manquent.

La commune ne voit pas le moyen de faire face à cette dépense, vu la pénurie des ressources budgétaires.

L'instruction ne paraît pas être en mauvais état si l'on en juge par les tableaux de recensement des conscrits et par les registres de l'état civil.

En sa qualité de titulaire depuis bientôt dix neuf ans, l'instituteur public actuel de la commune de Gonez jouit d'un traitement annuel de 1200 francs.



L'instituteur public

Soulas.




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© Marie-Pierre MANET









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