La monographie de Lannemezan
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I


Landes réunies : 5.000 hectares de terres incultes et stériles parsemées de bois, de taillis, coupées de marécages, terrain d'origine calcaire ; la couche de terre arable ne dépasse pas 20 cms. On exploite la tourbe dans la lande qui avoisine la barthe. Pas de curiosités naturelles.

Le sol ne produit que des arbres rabougris, de la fougère, quelque peu d'herbe vers le nord - à peine 30 ha de terres ensemencées en céréales et cette partie est productive.

Trois rivières : Bäse, Gers, Save.
La Save est la plus rapide ; pas de débit considérable ; crues peu considérables - Canal de la Neste - Pas de lacs.

Pour les landes, il n'y a que de simples étangs à sec pendant l'été. Les eaux sont malsaines parce qu'elles renferment en quantité du bicarbonate de chaux en dissolution.

La région est froide. Le manque de cultures qui n'arrêtent pas les vents.

Vent dominant : celui du sud ; pluies fréquentes ; variations brusques de température.

Climat peu salubre à cause des marais, de l'altitude, de la mauvaise tenues des rues et des maisons. Le grand air qui y règne assainit tout mais met à une rude épeuvre les températures affaiblis.



II


1924 habitants. Le chiffre tend à s'accroître grâce aux voies de communications, aux marchés très importants dans cette ville.

7 sections :

- Barraquès la plus fertile, pleine de prairies arrosées.

- Section de la ville : les maisons sont mal bâties, pavées pour la plupart malpropres.

Section de la serre : taillis, marécages, au nord de la route qui va de Lannemezan à Toulouse, coupée par la route d'Auch.

- Section du Gers : landes inhabitables, croisement demi-lune où était assis le Camp en 1869.

- Sections de la Galave, de Lahitole, de Peyrehitte.

En qualité de chef-lieu, la ville a tous les fonctionnaires qu lui octroie ce privilège de chef-lieu.

Un commissaire de Police ; une seule église qui date des Templiers. On y remarque une belle porte et la voûte du chœur où se voient encore les armoiries des Templiers.

Chapelle dit Castet qui occupe l'emplacement de l'ancien château du Nébouzan ne renfermant rien de remarquable. A été en grande partie d&eaute;truite par la foudre le 11 Avril 1887.

Habitants : tous catholiques (un curé, deux vicaires).

Revenus : bois, le droit de places des marchés et foires.



III


Le sol est ingrat : 2/3 (deux tiers) des terres incultes : lande pacage pour les moutons, le reste des terres en bois (chêne et bouleau), prairies naturelles, champs de seigle, de sarrazin, de blé et surtout de pommes de terre.

Un garde général, pas de vignes.

Élevage des porcs, des moutons d'une espèce petite, des bœufs et des vaches de travail, quelques mules et mulets, peu de chevaux.

On y tue les veaux de bonne heure, à deux ou trois mois ce qui a fait une réputation au veau de Lannemezan.

Dindons, canards, oies, poules : revenus de la basse-cour.

Pays autrefois trè giboyeux; il s'y faisaient de grandes chasses. Beaucoup moins maintement ; nombreux disciples de Saint-Hubert :ramier, outarde, canard sauvage, caille, perdrix, bécasse, lièvre, lapin.

La Baïse a des truites estimées.

Carrières de marne en exploitation. Tourbe vers la Barthe.

Pas d'industries : quelques scieries et moulins ; population agricole ; deux teintureries et une filature.

Voies ferrées ; diligence sur Castelnau, Auch, Bagnères, Arreau, La Barthe - Route Nationale 117.

Mouvement des échanges, surtout dans les marchés (bêtes à cornes, moutons, céréales, pommes de terre, fruits, sept foires par an).



IV


Lannemezan : milieu de la lande. Pas d'histoire. On sait seulement qu'il y eut à l'origine une sorte de châtelet entouré de huttes. Le midi de la ville se peupla rapidement de ces prias de Moyen-Âgge appelés cagots ; ils vivaient seuls et ne pouvaient entrer à l'église que toujours par la même porte - qui porte encore leur nom.

Le nord de la ville se peupla d'habitants du Gers auxquels le seigneur de Lannemezan accorda au XIV e siècle autant de terre qu'ils pourraient en travailler ; il existe encore dans cette partie de la ville sur la place du foirail une chapelle.

Dernier seigneur : le Duc d'Antin (héritiers les Ducs du Gers).

Les mœurs des habitants sont un peu sauvages, ils sont peu expansif, brutaux, adonnés à l'ivrognerie.

Les hommes portent des pantalons de cadix, une blouse courte et noire, le béret des montagnards ; ils vont nu-pieds aussi bien que chaussés.

Femmes : robes amples, corsages, coiffes, capuchon.

Ils se nourrissent de pâte faite avec de la farine de maïs, de pain de seigle ou de méteil, de légumes, d'un peu de viande, ils demandent du vin du gers.

L'église ressemble à un château fort, dans la lande on rencontre quelques tumulus remontant à l'époque préhistorique (pas de monuments). Monsieur Chaplain du Parc, archéologue du Mans en fouilla quelques uns, il y a une dizaine d'années.

Ils remontent aux Romains et aux Wisigoths.

Archives : parchemins relatant péripéties procès des landes et délimitation du côté de la Barthe ; les lettres patentes de Henri IV accordant les droits de grasse et saine pâture sur le territoire de la Barthe en deux manuscrits latin presque complètement effacés.



Annexe au titre IV : Enseignement


Lannemezan a une école laïque de garçons depuis un temps qu'on ne peut fixer.

Dans un local loué ; elle acheta plus tard une maison aujourd'hui en ruines et qu'on s'empresse peu de restaurer. En 1860, fut fondée une école congréganiste de garçons. Le local est a la commune, il vaut mieux que celui de l'école laïque.Depuis deux ou trois ans il y a une école laïque de filles dans un local loué ; une école congréganiste privée s'y trouve aussi ainsi qu'un pensionnat laïque de demoiselles.

Instruction rè restreinte et peu goûtée à lannemezan. Mauvais état des locaux. Pas de bibliothèque, pas de caisse des écoles. Il faudrait d'abord une école de garçons, une école de filles, trois adjoints dans chacune des écoles ; un des adjoints dirigerait une école enfantine.

Le Directeur et la Directrice pourraient chacun diriger un cours complémentaire en attendant qu'on put établir à Lannemezan une école primaire supérieure.

On a peu écrit sur Lannemezan.

" Topographie du Camp de Lannemezan "
par Ferdinand Cassassoles en 1868

" Histoire des quatre vallées "
par Curie - Sembrès de Trie.

Thou, instituteur.




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Entraide apportée par :
- Mme Delas Marthe
.
© Marie-Pierre MANET









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