La monographie de 1887 de Montastruc
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I


Montrastruc - la - Lande est situé dans le vallon de la Baïse-Darré.

1.200 hectares dont les deux tiers sont des collines découpées de gorges profondes aux pentes abruptes où coulent de petits ruisseaux. La Baïse-Darré n'aurait guère d'eau mais elle est alimentée par le canal de Sarrancolin.

La Baïse reçoit :

- Rive droite : Riou de Lous, de l'Arriou, de Haget.

- Rive gauche : le ruisseau de l'Arriouet, de Lanne Corbin, de Médère.

L'eau de la Baïse dérivée de son cours par de petits canaux apporte la fertilité dans plus de 20 ha de prairies.

Sources :

1) - La fontaine dite de la Carrère coule au couchant de l'église.

2 et 3) - La Hount de Chanchou et la Hount det Clot sont dans le quartier de Lanne Corbin.

4) - Les sources du Tuco de Pêtre qui au nombre de trois alimentent le ruisseau de la " Riou de Lous". Autrefois on attribuait à l'eau de ces sources la propriété de guérir certaines maladies, aussi le matin de la fête de Saint-Pierre, les habitants, des communes environnantes venaient-ils en foule faire usage de cette eau qui, aujourd'hui a perdu son ancienne réputation. Comme on ne cite pas d'exemple de cure merveilleuse amenée par l'effet des eaux de Pêtre, les gens n'ont plus confiance en leur efficacité et n'en font plus usage.

Climat :

Le climat est tempéré. Il n'y a ni chaleurs excessives ni froids intenses. Les vents ne sont ni secs ni humides. Le vent d'Ouest dominant amène pluies et orages assez fréquents. La grêle est rare. Les habitants de Montastruc vivent assez vieux. Plusieurs comptent 80 - 90 - 95 ans. La mortalité est de 2 %. Une maladie endémique qui tend de plus en plus à disparaître est fréquent dans l'endroit, sourtout chez les femmes : le goître.


II


Au recencement de 1886 : 555 habitants, chiffre qui tend à diminuer. Parmi les cause de ce dépeuplement on peut citer :

- Les familles moins nombreuses qu'autrefois.

- Les jeunes gens ne tirant plus du travail de la terrre un salaire rénumérateur désetent le village pour aller en Amérique.

- Les propriétés sont trop morcelées.

- Certains propriétaires vendent leur petite propriété et vont dans le Gers acheter des propriétés plus vastes.

8 sections dans le cadastre, plusieurs quartiers, celui de Lanne Gorgin étant le plus populeux avec 56 feux.

Quartier de Montastruc 40 feux.

Quartier de Gaste 13 feux.

Quartier de Matilets 13 feux.

Conseil général 12 membres.

Religion catholique (Év≖ché de Tarbes)
Lanne corbin était autrefois du diocèse d'Auch et Montastruc du diocèse de Tarbes.

La commune n'est par riche.
Peu de revenus : coupe de bois 500 f - châtaignes et fougères, feuilles mortes.


III


Montastruc est un village essentiellement agricole (1/3 du territoire soit 459 ha cultures de céréales 4.500 hl), rendement inférieur à d'autres communes, pour une étendue égale.

Cette infériorité tient à l'imperfection des méthodes de cultures, à l'absence d'une quantité d'engrais et à la nature du terrain qui n'est pas bonne que dans le vallon. La lande nouvellement défrichée n'est pas encore en plein rapport. Ce terrain a besoin d'être mendé. La marne est abondante.

Les pommes de terre sont d'un grand secours pour l'alimentation des hommes et des animaux. Le rendement est assez considérable. Chaque maison a son jardin pour les légumes de toutes sortes. Les haricots et les fèves sont cultivés avec succés en pleins champs. Quelques hectares sont cultivés en lin et colza.

On trouve du trèfle rouge, du trèfle ordinaire, de la luzerne appelée sainfoin. Les prairies naturelles donnent environ 3.500 quintaux de foin.

Les terres incultes sont utilisées comme pâturages. les bois couvrent la 1/6 e partie du terroir (200 ha) 1/4 soumis au régime forestier.

On y trouve des chênes, hêtres, ormes, aunes, châtaigniers. Les forêts fournissent le bois et empêche l'éboulement des terres en pente.

Les arbres à fruits sont nombreux. La vigne occupe le premier rang. Pas de Phylloxera mais du mildiou. Le vin récolté est de qualité ordinaire. Il est consommé sur les lieux ou expédié dans la région montagneuse.

Au second rang vient la châtaigne qui est avec la pomme de terre entre pour une bonne part dans l'alimentation.

Au troisième rang les pommiers. Les pommes qui, autrefois, étaient vendues sont aujourd'hui écrasées dans des pressoirs et transformées en cidre de qualité inférieure, mais qui remplace le vin qui manque presque complètement (grand progrès dans la plantation des pommiers).

Élevage :
Bêtes à cornes 200 environ on élève ce dont on a besoin pour la culture des terres.

Race chevaline : pas très grande importance, 50 bêtes à laine en grand nombre : 2.000 têtes fournissent une laine de qualité inférieure aux races étrangères.

Les porcs sont très répandus. Nourris de pommes de terre, châtaignes, maïs, glands : 800 têtes.

Très peu de ruches, beaucoup de volailles.

L'industrie est peu développée. Pas de mines ou de carrières. La marne abonde (amendements) 5 moulins n'ont pas continuellement du travail bien que les communes voisines viennent faire moudre leurs grains.

Deux scieries sur la Baïse chôment souvent depuis que le commerce du bois est en souffrance.

Commerce : pas grand développement.

Deux routes de grande communication : Nº 17 de Lannemezan à Mirande, construits vers 1840 et Nº 28 de Lourdes à Boulogne. Le chemin n'est pas encore terminé entre la Nº 17 et le territoire de Galan. Les travaux sont en cours un chemin Nº 17 de Montastruc à Sadournin est en mauvais état.

Les chemins vicinaux mal entretenus, ravinés, hérissés de cailloux non concassés.

La commune est éloignée de la voie ferrée. Les échanges se font dans les marchés de Trie - lannemezan, Tournay, Galan.

La commune fournit à la région montagneuse des céréales, du vin, des châtaignes, des haricots, quelques bestiaux. En retour la montagne envoie ardoises, de la pierre, de la chaux, du charbon, des draps, de la pomme de terre.

IV


MONTASTRUC - la - LANDE

Tire son nom des accidents de terrain (monts et landes ) - faisait partie de l'ancien comté de Bigorre ; elle appartenait partie au Comte de Bigorre et partie au Baron de Castelbajac ; ce dernier qui s'était distingué par ses hauts faits d'armes sous Jean-le-Bon reçut de son souverain en 1352 la terre de Montastruc où il fit bâtir un château. Cette demeure féodale, construite sur un promontoire offrait sur trois côtés de véritables précipices.

Montastruc devint possession anglaise. Ce sont les Anglais qui construisirent le donjon du château.

Au départ des Anglais, le Comte de Castelbajac reprit la terre de Montastruc et la garda longtemps.

Le château après avoir passé en plusieurs mains fut abandonné en 1789. Après la Révolution il fut détruit, les pierres de sa démolition ont servi en 1862 à la construction de l'église de Montastruc.

Quelques pans de murs de deux mètres d'épaisseur restent actuellement.

L'idiome local est le patois.

La population est paisible. Il n'en était pas de même autrefois ; il existait une antipathie entre les habitants de Lanne Corbin et de Montastruc qui amenait souvent des rixes sanglantes. En 1835 on envoya à Montastruc un détachement de 30 soldats pour rétablir l'ordre. Maintenant toute trace de haine a disparu.

La civilisation et l'aisance en se répandant adoucissent les mœurs. Les archives ont été brûlées en 1800.

Annexe au titre IV : Enseignement


En 1833 il n'y avait pas d'écoles. Après 1833 il y eut un instituteur public. On loue une chambre pour l'école et mairie. En 1875 achat d'un emplacement pour les écoles. La construction commencée en 1882 n'est pas encore terminée. Le mobilier manque.

La fréquentation est irrégulière - surtout aux grands travaux ; les bras manquant, les enfants gardent les troupeaux. Les familles pauvres éprouvent des difficultés pour nourrir les enfants aussi dès l'âge de 9 ou 10 ans, ils sont employés comme domestiques chez des propriétaires qui les nourrissent et les habillent.

Le niveau d'instruction n'est pas très élevé pourtant il n'y a pas de conscrits illettrés.

Une bibliothèque fondée en 1882 compte 62 livres, surtout des livres de classe. Il y a 11 livres de lecture destinés aux grands 15 prêts dans l'année.

La caisse d'épargne établie mais tombée en désuétude.

L'instituteur de Montrastruc.

P. Jeunet





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Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
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Entraide apportée par Madame Marthe Delas.
© Marie-Pierre MANET






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