La monographie de 1887 de Tarasteix
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I

La Commune de Tarasteix est située à l’ouest du département des Hautes Pyrénées et au nord-ouest de Tarbes. Les coordonnées géodésiques de la commune sont : 43° Nord et 0° Ouest, le village de Tarasteix est donc situé sur le Méridien de Greenwich.

Elle est bornée à l’est par les communes de Siarrouy et de Lagarde, au sud par celle d’Oroix, à l’ouest par les communes de Ponson-Dessus et de Ponson-Debat et au nord par celle de Montaner.

Sa superficie est de 9 km2 847.649 m2 (985 hectares).

Sa distance aux chefs-lieux du canton, de L’arrondissement, du département est de 15 km.

Tarasteix est sur deux côteaux, le coteau dit de l’église et le côteau du couchant, dit de Laban, séparés par la petite vallée dite du Lys ; Il y a un troisième côteau au levant de celui de l’église, séparé de ce dernier par la petite vallée de l’Uzerte, c’est sur ce coteau que se trouve l’ancien couvent des Carmes, où ces derniers possédaient 107 hectares 49 ares de bois taillis et landes et ces lieux avaient pris le nom de St. Désert de Tarastex, prés d’un million de francs a été employé pour la construction de ces bâtiments qui sont seulement aux deux tiers achevés. Cette propriété appartient depuis quatre ans environ à la veuve Caussade de Séméac et elle est régie par un ancien domestique des Carmes.

Trois petits ruisseaux coulent à Tarasteix ; le Lys, dans la petite vallée située entre le côteau Laban et le côteau de l’église ; la Luzerte, dans la petite vallée située entre le côteau de l’église et celui des Carmes et la Galine, dans la petite vallée au levant du côteau des Carmes ; ils sont tous les trois insignifiants vu qu’ils ne coulent que lorsqu’ils sont alimentés par l’eau des pluies.

Le sol de Tarasteix produit les principales céréales ; il y a surtout beaucoup de châtaignes.

L’eau des puits de Tarasteix est très limpide et surtout légère.

Tarasteix se trouve à 311 mètres environ au dessus du niveau de la mer ; les vents de l’ouest s’y font beaucoup sentir et y amènent des pluies abondantes ; l’été, l’air y est en général vif, ce qui rend le pays sain, les pluies d’orages n’y sont pas fréquentes comme dans certaines localités des environs.

II


La population de la commune d’après le recensement de 1886 est de 404 habitants, chiffre qui tend à rester stationnaire.

La commune est divisée en cinq quartiers :

- Celui de Carrère-Dessus comprenant 35 feux et environ 131 individus ;
- celui de Marque-Debat avec 32 feux et 124 individus ;
- celui des Bachious qui comprend 16 feux et 83 individus ;
- celui de Reys avec 17 feux et 62 individus ;
- et enfin celui du Grand Bois avec 1 feu et 4 individus.

Elle est administrée par un maire assisté d’un adjoint et d’un conseil municipal, le tout 10 membres.

Elle est desservie pour les cultes par un curé ou desservant dépendant de l’évêché de Tarbes ; il y a encore un pasteur protestant qui réside à Tarbes et qui se rend plusieurs fois l’année chez une famille protestante de la localité.

Tarasteix appartient à la perception d’Oursbelille, dont le percepteur réside à Tarbes ; elle est desservie pour les postes par le bureau d’Oursbelille.

La Valeur du Centime de la commune est de 0,19 franc.

Les revenus ordinaires sont d’environ 3600 francs.

III


Les principales cultures en usage dans la commune sont le froment, le méteil, le seigle, l’orge, l’avoine, le maïs et les pommes de terre, elle produit environ 1600 hectolitres des trois premières céréales et 2400 hectolitres environ de maïs quantité à peu prés suffisante pour nourrir ses habitants ; les procédés de culture employés par les propriétaires sont ceux que le progrès dicte tous les jours.

Les bois de Tarasteix ne sont point soumis au régime forestier, ils appartiennent à des particuliers et produisent annuellement en moyenne 1.200 francs. Chaque propriétaire possesseur de bois fait tous les ans une petite coupe de bois pour sa provision et plusieurs chars en plus qu’il fournit à la ville de Tarbes ; en général c’est une espèce de chêne connu dans le pays sous le nom de tauzin ; le bois ainsi coupé repousse et tous les quinze ou vingt ans, il y a une nouvelle coupe.

Les vignes occupent environ une étendue de 30 hectares qui fournissent en moyenne par an 1.000 hectares de vin blanc d’une assez bonne qualité ; le philloxéra n’a pas encore fait heureusement son apparition dans la commune, mais en revanche le mildiou, ces deux dernières années a fait périr la presque totalité du vin et a considérablement affaibli les vignes ; aussi les propriétaires de vignobles sont décidés cette année à employer les médicaments en usages dans d’autres pays pour combattre cette maladie.

L’élevage des vaches et des cochons constitue la principale ressource des habitants de Tarasteix.

Comme le pays est assez accidenté il y a beaucoup de lièvre et de perdreaux. Depuis 2 ans environ une bande d’une douzaine de sangliers ont fait leur apparition sur le territoire.

Les ruisseaux de Tarasteix ne fournissent guère que des anguilles et encore très peu.

La commune de Tarasteix n’a qu’un moulin de peu d’importance, situé sur le Lys, il ne fonctionne environ que le quart de l’année.

Elle possède depuis ces dernières années seulement trois chemins d’intérêt commun : celui de Ger à Vic ; celui de Siarrouy à Oroix et celui de Lagarde à Ponson-Dessus, ce dernier n’est pas encore terminé.

Les deux ponts qui se trouvent sur Luzerte et un autre qui est sur le Lys sont insignifiants.

Les mesures locales encore en usage sont la canne ou double décalitre pour le vin et le journal qui se compose de 25 ares 52 pour mesure agraire.

IV


On rapporte dans la commune que dans les temps anciens on payait au seigneur pour chaque mariage une certaine petite somme qui variait, eu égard à la fortune des futurs époux.

Il paraît que la justice était rendue autrefois à Tarasteix et que les criminels y étaient exécutés. Dans la Quartier qu’on appelle encore le Potau, il y avait un grand chêne muni d’un crochet où étaient pendus les grands coupables.

Le langage de la localité est un mélange du patois de la Bigorre et du patois du Béarn.

Ses habitants professent la religion catholique à l’exception de deux familles qui sont protestantes depuis peu, leurs moeurs sont simples.

Ils portent en général pour coiffure un berret à l’imitation des Basques ; ils portent une grande partie de l’année une grande blouse qu’on désigne dans la localité sous le nom de chamarre (les hommes).

En général ils se nourrissent de pain de froment, de salé de cochon, d’oie et de canard, ils n’usent pas de viande de boucherie, à peine en achètent-ils une fois par an pour la fête locale.

On ne trouve rien dans les archives communales, elles avaient été brûlées à ce qu’il paraît avant 1789.

Annexe au titre IV


Enseignement

Jusqu’en 1883 il n’y avait qu’une école mixte à Tarasteix et l’enseignement avait toujours été donné par des instituteurs, en premier lieu libres et ensuite publics.

Pendant de longues années le porche de l’église avait tenu lieu de salle d’école ; c’est seulement en 1873 qu’une maison d’école a été construite.

Le 1er octobre 1883 à la rentrée des classes, une institutrice communale a été nommée à Tarasteix, et il y a depuis lors, deux écoles distinctes.

En 1884, la maison d’école des garçons a été restaurée et en 1886 une maison d’école pour les filles a été construite.

La maison d’école des garçons se compose, savoir : au rez de chaussée de la salle d’école, assez vaste, d’une cuisine, d’une salle à coucher, d’un corridor ; au nord-est de la salle d’école se trouve un préau couvert et des lieux d’aisances pour les élèves et à l’est de la dite salle, il y a la cour des élèves ; au couchant de la maison, il y a un hangar, des latrines, la cour de l’instituteur, des volières, un puits et à l’ouest de la dite cour, le jardin de l’instituteur, d’une contenance de 6 ares 71 c .

Le 1er étage se compose de deux chambres à coucher, situées sur la salle d’école, d’un corridor et de la salle de la mairie située au couchant sur la cuisine.

La maison d’école des filles se compose ; savoir : au rez-de-chaussée de la salle d’école qui est vaste, située à l’ouest de la maison, d’une cuisine, d’une salle à coucher, d’un corridor ; au sud-ouest de la salle d’école se trouve un préau couvert et des latrines ; la cour des filles se trouve au sud de la maison, et celle de l’institutrice au nord ; au nord-est il y a un petit hangar ou décharge, le jardin de l’institutrice est situé à l’ouest du préau et de la salle d’école, il est d’une contenance de 8 ares 20 c.

En résumé les deux maisons d’école de Tarasteix sont assez convenables.

La fréquentation scolaire laisse beaucoup à désirer.

La commission scolaire n’a jamais fonctionné.

Il y a beaucoup d’illettrés à Tarasteix ; cependant la plupart des jeunes gens ont une instruction à peu prés suffisante.

Les conscrits de l’année dernière ont tous signé leurs noms, ainsi que les conjoints.

La commune ne possède pas de bibliothèque.

La Caisse des écoles ne fonctionne pas, ni la caisse d’Épargne scolaire non plus.

Les traitements des maîtres s’élèvent, savoir : celui de l’instituteur à 1.100 francs et celui de l’institutrice à 900 francs.

La commune devrait s’imposer le sacrifice d’une soixantaine de francs pour l’achat d’une armoire bibliothèque.

L'instituteur public.




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département 65.
© Marie-Pierre MANET









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