La monographie de 1887 de Thuy
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I


La commune de Thuy est située dans la partie nord-est du département des Hautes-Pyrénées, c'est-à-dire dans la région de la plaine : elle est bornée au nord par le ruisseau de la Lassère à l'est, par la commune de Peyriguère, commune où se récolte le meilleur vin du pays ; au midi, par le ruisseau de la Gerllotte ; et à l'ouest par l'Arros, rivière qui va réunir ses eaux à celles du Gers. Son étendue est d'environ 501 751 mètres carrés. La distance à parcourir est de neuf kilomètres jusqu'au chef-lieu de canton et de dix-huit, à Tarbes qui est son arrondissement et en même temps son chef-lieu de département. Les deux ruisseaux ci-dessus sont affluents de l'Arros, rive droite.

Au centre du village se trouve une fontaine qu'on n'a jamais vu tarir, ce qui produit une eau excellente pour les besoins de la localité.

Thuy est à une élévation de 330 mètres au dessus du niveau de la mer. Quoique les vents s'y fassent sentir, le climat en est beau et la température assez douce.

II


D'après le recensement de 1886, le chiffre de la population est de cinquante-cinq habitants. Ce chiffre tend à s'accroître, vu que le dénombrement de 1881 n'a donné que quanrante-cinq habitants. Il y a ? feux dans la commune qui est administrée par un maire, assisté de neuf membres qui composent le conseil municipal.

Pour les cultes, la commune est desservie par celle de Cabanac, elle fait partie de la perception de Cabanac où réside le percepteur, et, pour les postes, elle est également desservie par le bureau de poste fixé à Cabanac. Dans ce hameau, il n'y a point de télégraphie.

La valeur du centime communal est de 1frs 36. Les revenus ordinaires s'élèvent à 90 francs.

III


Les céréales sont le principal produit de nos terres de labour. On comprend sous ce nom diverses graminées ; le blé, l'orge, le maïs, l'avoine et le millet. La pomme-de-terre, ce tubercule originaire d'Amérique, et que Parmentier a introduit en France au XVIIIe siècle, est, après le froment, le produit végétal qui occupe le plus grande place dans l'alimentation. En moyenne, on récolte annuellement 90 hectolitres de froment, 60 de méteil, 40 de seigle, 50 d'orge, 120 de maïs, 50 d'avoine, 150 de pommes-de-terre et 3 hl de grains de lin. Tous nos procédés de culture sont anciens.

La commune possède une étendue de 2 hectares 96. 40 de bois communal (chênes et hêtres), non soumis au régime forestier

Dans le courant du mois de février, on a soin de remplacer les arbres abattus par suite de le petite coupe qu'on fait chaque année et qui produit la somme de 180 francs.

On s'occupe beaucoup de la vigne qui occupe une superficie de 5 hectares, mais après trois ans elle rapporte si peu qu'elle ne paie seulement pas les dépenses que l'on fait pour la travailler, bien que la présence du philloxéra n'ait pas été constatée.

Les prairies occupent une grande partie du sol, on en distingue trois sortes : les prairies artificielles, les prairies naturelles et les pâturages. Elles permettenet d'élever un grand nombre d'animaux domestiques , tels que boeufs, chevaux, moutons et porcs.

La commune ne possède ni mines, ni carrières, ni usines, ni manufactures. Deux simples ponts suffisent aux habitants pour se rendre aux communes voisines.

Les mesures anciennes ont tout à fait disparu.

IV


Il est plus que probable que la commune de Thuy tire son nom du mot patois Tuyaguès. Le patois est la langue préférée des habitants ; on les entend parler rarement le français. Ils sont adonnés aux travaux de la terre et appartiennent tous au culte catholique. Ils se nourissent en particulièrement de poires, de pommes-de-terre et de pâte faite avec la farine de maïs.

Dans les archives communales il n'y a point de documents qui puissent servir à établir la monographie de la commune.

Annexe au titre IV : enseignement


D'après les renseigments pris, la commune de Thuy n'a point eu d'instituteur avant 1849 ; celui de Peyriguère, commune voisine, venait y faire une classe par jour ; c'est seulement à partir de l'année 1849 qu'elle a eu un instituteur communal.

La commune possède la maison d'école qui a été construite en 1882, et qui est très bien sitée pour l'exposition. La façade principale est exposée au midi et de grandes ouvertures permettant de renouveler facilement l'air. La cour est assez vaste pour la population scolaire. L'école possède un préau commencé, mais point couvert faute de fonds.

Les enfants fréquentent assez régulièrement l'école. Ce n'est qu'au temps de le fenaison et de la moisson qu'ils sont obligés de la manquer pour participer aux travaux, faute de bras.

Dans la commune tous savent écrire excepté un homme de 78 ans qui ne sait pas même signé.

Il n'existe point de bibliothèque, ni de caisse d'école, ni de caisse d'épargne scolaire.

Le traitement de l'instituteur est de 1.100 francs.

L'instituteur public




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département 65.
© Marie-Pierre MANET









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