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Histoire du droit dans les Pyrénées
Noblesse, barons de Bigorre, gentilhommes,
abbés lays.
Limites du pouvoir seigneurial
.[1]



Sceau
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1. La noblesse - hiérarchie :

Au Moyen-Âge, la noblesse est puissante en Bigorre.

2. Les barons de Bigorre :

En 1300, d'après une enquête du comté de Bigorre, faite par ordre du roi de France, il y a douze barons, ainsi nommés :

- Arnaud de Lavedan.
- Arnaud de Barbazan
- Bos de Bénac.
- Raymond de Basilhac.
- Thibaut d'Ez-Angles
- Arnaud-Raymond de Castelbajac.
- Péregrin de Lavedan.
- Contebo d'Antin.
- Pierre et Raymond d'Esparros.
- Pierre de Castelbajac.
- Bernard d'Asté.

95 gentilhommes (domicelli) dont quelques uns étaient chevaliers.

3. Les gentilhommes :

Dans plusieurs chartres, les barons prennent seulement le nom de la terre. Les simples gentilhommes ajoutaient à leur prénom le titre de " seigneur " ou " personer " de tel lieu.

4. Les abbés lays :

Les abbés lays se placent parmi les nobles. Abbé ou abba signifiait " père ". Ce simple titre affectif, évolue pour devenir, plus tard, un titre de dignité. Tout laisse à penser que c'était plutôt des hommes d'épée que du clergé. Les églises s'enrichissent rapidement dès que les legs pieux furent permis et amassent une richesse colossale. Les abbés lays ont pour mission de défendre, les armes à la main, l'entrée des Pyrénées. Ils possèdent la dîme du village et le droit de présentation à la cure. A l'époque de Jeanne d'Albret, les abbés, devenus protestants bénéficient de présenter le curé catholique. Leur maison, non loin de l'église, est exempte de la taille. Ils touchent les revenus de l'église, s'acquittent des frais d'entretien de l'édifice et règlent le salaire des prêtres. An cas où l'abbé garde la dîme, les paroissiens sont soumis à une redevance nommée " pacquère " pour subvenir aux dépenses du curé.

Ces abbés, laïques, peuvent se marier et laisser des filles héritières de leurs droits. Ils ont l'interdiction de diminuer les héritages au préjudice du successeur futur : c'est le seul moyen de sauver les fortunes. Les exceptions admises sont :

- pour legs pie afin d'assurer le salut de son âme ;
- pour sortir de prison ;
- Pour fournir à sa famille les aliments nécessaires, nécessité qui doit être constaté par le comte et la cour de Bigorre afin d'éviter le vol et la fraude ;
- Pour marier des filles qui courent risque de se mal conduire ;
- Pour combattre sous les drapeaux de la foi contre les infidèles et les sarrasins.

Le droit de pacage est reconnu aux abbés lays.

5. Les limites du pouvoir seigneurial :

" Celui qui a à se plaindre de son seigneur doit commencer à porter plainte au seigneur lui-même. S'il n'obtient pas justice, doit s'adresser au comte qui lui choisit un autre seigneur pour justifier sa plainte. "

Le noble s'adresse d'abord au comte par l'intermédiaire des secrétaires de sa maison. Si sa requête reste infructueuse, il s'adresse alors à ses pairs, (vassaux du comte) qui insistent par deux fois auprès du comte. En cas d'échec, le noble se tourne alors vers l'assemblée du pays puis attend 40 jours au terme duquel il a le droit de quitter son suzerain. Plus tard, le comte doit l'admettre dans son vasselage et le tenir quitte de tout dommage qu'il aurait pu faire pour se venger ainsi que de lui rendre ses biens et bonnes grâces.

Il en va de même du paysan envers le noble.




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Notes :

[1]Source : gallica.bnf.fr - Bibliothèque nationale de France.

Histoire du droit dans les Pyrénées (Comté de Bigorre)
Par M.G.B de Lagrèze - conseiller à la Cour impériale de Pau.
Paris - Imprimé par ordre de l'empereur à l'imprimerie impériale.
MDCCLXVII - 1867.



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© Marie-Pierre MANET






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