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L'ours des Pyrénées
de la préhistoire
à la réintroduction
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(© Marie-Pierre Manet)


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de Marie-Pierre Manet






Aujourd'hui, l'ours brun ou plus communément appelé "ursus arctos" est un rescapé des temps préhistoriques, lorsque l'Europe était encore glacée. Il y a sept mille ans, c'est-à-dire depuis le Néolitique jusqu'au Moyen-Âge, l'habitat de l'ours se trouve dans le milieu forestier.


Que signifie exactement "ursus arctos" ?

- "ursus" vient du latin et signifie "ours".
- "arctos" vient du grec et signifie "ours".

Donc "ursus-arctos" signifie "ours-ours" ce qui est une aberration. La fatigue intellectuelle doit être à l'origine de cet excès de zèle.


Au XVIII ème siècle, par suite d'une chasse sans retenue, l'ours disparaît de nos montagnes. C'est vers 1990 que l'on verra s'éteindre les derniers plantigrandes. Cependant, en Béarn, quelques uns subsisteront.


Histoire de la disparition des ours :

En 1392, par Édit de Nantes, la population d'Espousouille en Capcir, afin d'éviter d'abandonner leur domaine, obtiennent l'autorisation d'incendier toutes les forêts de leur choix afin de se débarrasser de l'ours. En 1785, une chasse est organisée au Capcir car l'ours est devenu carnassier : quatre bœufs ont été tués.

En Catalogne, du nord au sud, le nombre d'ours diminue à partir du XVII ème siècle.

En Ariège, le pays est infesté des prédateurs : l'ours et le loup. Le 19 Mai 1737, des battues, avec participation obligatoire des gens, sont organisées, en raison de deux par an. Une amende de trois livres est prévue pour les récalcitrants. Ces trois livres, sont, en fait, le montant de la prime concernant la capture de l'ours qui plus tard sera triplée voire quadruplée suivant la taille de l'ours. C'est alors que prend naissance la dynastie des chasseurs d'ours qui finissent par en faire leur métier.

En Ariège, de 1816 à 1976, quatre-vingt-douze ours sont tués dont un tiers empoisonnés. De 1650 à 1950 ce sont quatre cents ours qui sont tués.

Entre le Comminges et le Val D'Aran, cent-vingt-quatre ours sont tués.

François Mitterand alors qu'il est Président de la République, privilège l'idée de la réintroduction de l'ours en 1990 et cette année-là, la "Maison de l'Ours" voit le jour à Saint-Lary. Puis viendra l'introduction de trois ours : Ziva, Melba, Pyros.


Pourquoi les ours ont-ils été exterminés ?

Les hommes ont empiété progressivement, sur le territoire des ours, en entreprenant de travaux forestiers, en agrandissant davantage les terrains dédiés au pastoralisme, en créant des routes. Tout cela va considérablement restreindre l'espace vital de l'ours. Que reste-t-il à l'ours ? Il ne faut pas s'étonner de voir descendre l'ours dans nos villages car il s'habitue de plus en plus à l'homme. Bien entendue, la colère de l'homme s'amplifie mais la faute à qui ?


Un petit rappel de l'histoire :

Gaston Fébus, dans son ouvrage sur la chasse rédigé en 1387, deux chapitres concernant l'ours qu'il signale pouvant aller chercher sa nourriture dans la plaine si les hivers sont trop enneigés. Il le qualifie d'une férocité terrifiante.


Moyens utilisés contre l'ours :

- Le feu de forêt, le foyer, les lampes à pétrole.

- La rhombe : instrument à vent que les bergers agitaient au dessus de leur tête. On trouve d'ailleurs différents instrument à vent au gré de l'imagination de chacun.

- Le porte-voix.

- Le bazooka : sorte d'arme pacifique mais très bruyante.

- Les épouvantails à ours.

- Des clochettes animées par un moulin à eau.


Quels ont les pièges utilisés :

- Une ruche (l'ours est très gourmand de miel) est fixée sur un tronc d'arbre incliné à une certaine hauteur de sorte que l'ours doit grimper sur cet arbre. Sur une autre branche, un poids est fixé de telle façon qu'il gêne l'ouverture de la ruche mais fait aussi balancier. L'ours en cherchant à écarter d'un coup de patte le poids obstruant l'embouchure de la ruche, va provoquer un balancier terrible. Le poids heurte sa tête ce qui provoquera la chute de l'animal dans une fosse énorme armés de terribles pieux effilés sur lesquels il finira par s'empaler.

- La dardière : perche munie d'un fer d'épieu appelé le trebuc.

- Des armes à feu du style "mines anti-personnelles". Malheureusement des hommes furent victimes d'un tel piège.

- Les simples fosses.

- Aujourd'hui, on se sert du lacet dit d'Aldrich, utilisé par les techniciens afin d'analyser l'état de santé des ours ou afin de leur placer des émetteurs pour les repérer, qui a pour but d'immobiliser l'ours sans le blesser. Malgré toutes les précautions, des ours finissent, malgré tout, soit par se blesser, soit par se laisser mourrir de faim.


Le patou des pyrénées :

Le patou est un gros chien veillant qur la protection des troupeaux face à l'ours. On lui attache autour du cou un collier armé de longs clous ou de crampons de fer. Le patou ne combattra pas mais est assez dissuasif pour éloigner le plantigrade.

Aujourd'hui, excercer le pastoralisme est une toute autre remise en question face à l'ours car il faut réapprendre aux bergers à protéger leurs animaux. Alors rappelons nous les sages conseils de nos ancêtres.


Rappel du passé :

L'ours est considéré comme le premier des prédateurs suivi du loup, du lynx et du renard. Le berger n'a, comme maigre substance, qu'une quinzaine de brebis. Imaginez les conséquences dramatiques que peut entraîner l'attaque de l'ours sur le troupeau. Les subventions n'existent pas à ce moment-là pour couvrir la perte des animaux tués par l'ours ou qui se sont jetés au fond du ravin en proie à la panique. La brebis stressée met bas beaucoup trop tôt ou elle ne donne plus de lait.

Que faire quand on a tout perdu. Il ne reste qu'à partir avec sa famille loin très loin afin d'oublier ce carnage. Certains partent vers l'Amérique. D'autres n'ont plus d'argent et s'engagent comme brassier dans le village le plus proche. Les temps sont durs et c'est à la force du poignée qu'il faut gagner son pain.

Et si l'on se débarassait de l'ours !

Rien n'arrête l'ours. Il mange les céréales dans les champs, les fruits, le miel et quand il n'a plus rien à se mettre sous la dent, il s'attaque aux troupeaux. Il se rapproche des villages pour y trouver à manger. L'homme ne lui fait pas peur.

Contrairement au loup, l'ours ne s'attaque pas aux humains sauf s'il se trouve en danger ou s'il est blessé. N'oubliez pas cependant qu'une ourse accompagnée de ses oursons peut devenir extrêmement dangereuse et d'une férocité extrême par instinct de protection maternelle. A ce moment-là, elle attaque. Beaucoup ont trouvé la mort.

On raconte que la rencontre avec l'ours est tétanisante. Imaginez une masse d'environ quatre cents kilos vous faisant face. Avant, il se dressera sur ses pattes arrières puis il attaquera. Ses griffes sont mortelles comme des poignards finement aiguisés. D'un coup de patte, l'homme n'est rien devant l'ours.

Pendant longtemps, l'ours agrémente les légendes car il est considéré comme le "Maître de la montagne" d'une force exceptionnelle.


Pourquoi l'élimination de l'ours ?

L'ours est omnivore et provoque tellement de dégâts. Des primes seront offertes jusqu'en 1964, année qui marque l'interdiction de la chasse au plantigrade.

Pendant le Seconde Guerre Mondiale, les fusils étant supprimés, les hommes emploient largement le poison.

C'est en 1947 que le dernier ours est tué, au cours d'une battue, au dessus d'Argelés-Gazost. Les récits d'accidents de chasseurs sont terrifiants.


Est-ce bien raisonnable de réintégrer l'ours à notre époque alors que parallèlement tout a été fait pour attirer le tourisme ? Qui ira se promener sur nos beaux sentiers de randonnées ? A quand les loups ????????????? et le lynx ?????????????

Marie-Pierre Manet



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département 65.

© Marie-Pierre MANET






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