La vie malheureuse du poète
Jules Laforgue
(1860 - 1887)
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de Marie-Pierre Manet


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[1]Quelle attachante figure que celle de ce garçon timide, pauvre et maladif qui vécut sans orgueil, malchanceux et solitaire, ne se doutant pas que la gloire le suivrait à courte distance et lui donnerait une place d'honneur au palmarès des poètes français !

Il est né, non à Tarbes, mais à Montévidéo le 16 août 1860. Sa famille est toutefois d'origine pyrénéenne. Son père était venu de Montévidéo pour y fonder un petit collège. Jules Laforgue fut, cependant, envoyé en France, pour y continuer ses études.

Déjà "malade d'ennui", dira-t-il, il continua de s'ennuyer avec résignation dans la triste demeure du Lycée Impérial ; il y eut cependant l'avantage d'y connaître celui qui resta son ami, maître répétiteur alors qui devint le ministre Delcassé.

En octobre 1876, il retrouve sa famille à Paris ; il y est élève au Lycée Fontanes. Il tente le baccalauréat sans succès ; trois fois refusé. C'est à cette époque qu'il compose ses premiers poèmes et en tête du recueil "Le Sang est de la Terre". Il gravera ces vers significatifs empruntés à Henri Heine :

De la santé et un supplément d'orgueil
Voilà, Seigneur, tout ce que je demande

Cette supplication, le Ciel ne l'exaucera jamais. Son père quitta Paris pour Tarbes. Jules resta seul dans la capitale, pauvre, timide, et ce fut dit Jean Aubry, la période la plus dure de sa vie, car il n'avait à peu près pas d'argent ni d'amis, ainsi que nulle audace. Quelle déchirante lettre n'écrit-il pas à sa sœur Marie, à Tarbes, en lui détaillant sa lamentable existence : sa pauvre chambre, son peu de nourriture : deux sous de pain, six sous de charcuterie, deux sous de melon dont par fierté il va jeter la croûte hors de chez lui, sous les arcades de l'Odéon !

Pourtant, une lueur se dessine : grâce à Paul Bourget qui l'estime, il devient lecteur de l'impératrice d'Allemagne, Augusta : c'est une joie, un triomphe inespéré ! Il en fait sa sœur Marie confidente "Je vais être logé, nourri et toucherai 9.000 francs par an."

Hélas ! Tout a une fin. Pour lui, ce sera l'amour pour une jeune Anglaise qu'il épousera, mais aussi pauvre et de santé aussi délicate que lui. Ce sera la fin car il devra quitter sa belle situation à Berlin et rentrer en France où le malheur le retrouvera : des articles ça et là dans des revues et journaux, triste gagne-pain qui achèvera de suiner sa santé. Sa femme mourra ; lui, la suivra bientôt. Mais son euphorie lui fait écrire à Tarbes : "J'ai un livre que je pense pouvoir publier bientôt : cela me permettra de quitter Paris et d'aller vous voir..."

Jules Laforgue ne devait pas guérir. Il ne publia pas son livre. Il ne vint pas à Tarbes ; il ne revit pas sa sœur Marie (mariée à l'architecte Labat) ; il s'éteignit peu de temps après, le 20 août 1887, à 27 ans, pâle comme le Pierrot humain qu'il avait chanté, murmurant peut-être dans sa lucide agonie ces vers composés à vingt ans.

Ah ! Comme elle doit être triste et longue
La première nuit passée dans une bière !


M. Darmagnac






*****
Notes

[1] Source : Gallica.bnf.fr
Bibliothèque Nationale de France
Bulletin de la Société académique
des Hautes-Pyrénées
Société académique
des Hautes-Pyrénées - 1954


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© Marie-Pierre MANET








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