Dancla Charles
(1817-1907)
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Un grand musicien
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de Marie-Pierre Manet


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[1] Le célèbre violoniste, le compositeur éminent, dont nous allons résumer la brillante carrière, était né à Bagnères-de-Bigorre, le 16 décembre 1817. Son père, bon musicien, violoniste, amateur de talent, le confia, dès l'âge de six ans, à un excellent professeur de Bagnères, M. Dussert, dont la famille occupait naguère encore un rang distingué dans le monde musical du pays de Bigorre.

Les progrès de l'enfant furent si rapides que bientôt le professeur Dussert engagea M. Dancla père à le conduire à Paris pour le faire admettre au Conservatoire. Après quelques hésitations, M. Dancla comprit qu'il devait faire ce sacrifice à l'avenir de son fils ; il le conduisit d'abord à Bordeaux, où le célèbre Rode l'entendit et lui donna une lettre de recommandation pour Chérubini, alors directeur du Conservatoire ; puis à Paris, où celui-ci le plaça de suite dans la classe de M. Guérin, répétiteur du célèbre professeur et virtuose Baillot.

Cinq ans après, en 1833, Charles Dancla, âgé de 15 ans, obtenait le premier prix de violon, mais ce grand succès ne lui sufffit point ; il voulait être mieux et plus qu'un virtuose, il sentait en lui les aspirations et les facultés d'un compositeur, faits à cette époque, par Barbereau, Bernon, Halévy et, en 1838, il concourut pour le prix de Roma avec Gounod, Bazin, Deldevez, etc... ; il obtint le deuxième grand prix.

A partir de cette époque, la carrière musicale de Charles Daclan fut des plus brillantes. Comme virtuose, il eut, pendant cinquante années, une réputation européenne ; comme compositeur, il fut extrêmement fécond ; on lui doit près de 250 œuvres importantes, toutes remarquables d'après les critiques musicaux par une inspiration mélodique élevée, par une harmonie d'une correction impeccable, par une conception et un style d'une grande clarté.

Parmi ces compositions, figurent quatorze grands quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, quatre grands trios pour pianos, violon et violoncelle, six symphonies concertantes pour deux violons, un grand nombre de duos, de morceaux de genre, de fantaisies sur des opéras célèbres, pour violon ou violoncelle avec accompagnement de piano ; une quantité d'études, une grande Méthode de violon (dédiée à son premier maître Dussert), plusieurs suites ou ouvertures pour grand orchestre ; enfin diverses pièces vocales dont trois chœurs.

Dès 1842, Charles Dancla fut proposé, en même temps qu'Alard, par le Comité du Conservatoire, pour devenir professeur dans cet établissement, à la place de Baillot dont la classe devait être divisée entre les deux candidats. mais un troisième artiste, fortement appuyé par le Ministre... des travaux publics (!) fut nommé en 1856, et, pendant près de 40 années, il enseigna au Conservatoire les principes de cette École française du violon dont il était un des chefs les plus autorisés.

Cet homme remarquable, d'ailleurs, ne fut pas seulement un grand artiste, ce fut aussi un grand caractère. L'art était pourtant un sacerdoce, et sa vie privée fut toujours d'une probité, d'une pureté absolument inattaquable. Aucun devoir, professionnel ou familial, ne fut jamais négligé par lui.

Dancla avait deux frères et une sœur qui, comme lui-même, bien qu'à un degré moindre, étaient remarquablement doués pour les études musicales ; en 1832, leur père résolut de faire des musiciens de tous ses enfants ; il quitta Bagnères et vint habiter Paris, où Léopold et Arnaud Dancla continuèrent leurs études, l'un de violoncelle, l'autre de violon, déjà commencées à Bagnères où Laura Dancla devint une remarquable pianiste qui obtint, elle aussi, un premier prix au Conservatoire.

Charles qui était leur aîné, leur a survécu à tous ; en 1892, il prit sa retraite du Conservatoire, après 36 ans de professorat officiel mais il continua quelque temps encore à donner des concerts et à former des élèves. Il est mort à Tunis, chez un de ses petits-fils, le 10 novembre 1907, âgé de presque quatre-vingt-dix ans... ; quatre vingt-dix années, dont soixante-quinze au moins avaient été consacrées, avec une infatigable activité, au culte de l'art musical !...

E. Marchand



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Notes

[1] Sources : Gallica.bnf.fr
Bibliothèque Nationale de France
En cournè det houéc
Journal des cours d'adultes
du département des Hautes-Pyrénées
Édité par la Société bigourdane d'entr'aide pédagogique
Auteur du texte - 1934-1935.



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© Marie-Pierre MANET








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