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La guerre de Cent ans
Charles VI et le dauphin Charles VII
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de Marie-Pierre Manet






A la mort de Charles V, le conflit était à peu près stabilisé, et la politique conciliatrice de Richard II d'Angleterre, à la fin du siècle, pouvait faire espérer une paix durable.

Charles VI, fils de Charles V, devient Roi de France en 1380, à l'âge de douze ans. Comme le Roi était mineur, la régence est confié à ses oncles, les ducs de Bourgogne (Philippe le Hardy), de Berry (Jean de France) et d'Anjou (Louis). Ces derniers, avides de richesses et de pouvoir, luttent les uns contre les autres et vident les caisses de l'État. L'augmentation des impôts qui s'ensuit cause de nombreux soulèvements populaires dans les provinces françaises et à Paris.

A sa majorité, Charles VI renvoie ses oncles et prend la décision de gouverner seul. Il rappelle alors les conseillers de son père, dont Clisson, qui vont parvenir à réduire considérablement les dépenses de l'État.

En 1392, Charles VI tombe malade et sombre dans la démence. Il perd la raison dans la forêt du Mans et tue quatre cavaliers de sa suite. L'année suivante, il échappe par miracle au feu qui, au bal des Ardents, tue les quatre camarades avec qui il s'était déguisé en sauvage. L'incident a probablement contribué à détruire encore son équilibre mental.

En 1407, Jean Sans Peur fait assassiner Louis d'Orléans et prend, peu après, les rênes du gouvernement. Pour contrer le pouvoir bourguignon, Charles d'Orléans, le fils de la victime, fait appel à son beau-père, Bernard d'Armagnac. Ensemble, ils constituent le parti des Armagnacs et provoquent à nouveau une guerre civile.

La vacance du pouvoir et l'incapacité du Roi font bientôt sombrer le pays dans la guerre civile. La nation est déchirée, à nouveau, par la guerre et occupée par les Anglais.

Du 27 avril au 2 août 1413, les bouchers de Simon Caboche(1), allié au duc de Bourgogne, se soulèvent et massacrent les partisans des Armagnacs. Mais l'émeute n'est plus contrôlée par Jean Sans Peur qui doit fuir Paris. Bernard d'Armagnac nommé connétable, se retrouve seul maître du royaume, gouvernant au nom du Dauphin, le futur Charles VII. Les Armagnacs multiplient les exactions, et leur défaite à Azincourt contre les Anglais contribuent à les discréditer.

Après la défaite d'Azincourt le 25 octobre 1415, la pays, livré à l'anarchie, tombe avec la complicité d'Isabeau de Bavière, l'épouse de Charles VI, aux mains des Anglais par le traité de Troyes signé le 21 mai 1420, déshéritant le dauphin, le futur Charles VII au profit du Roi d'Angleterre Henri V, héritier du Royaume sous réserve qu'Henri épouse la fille de Charles.

Le royaume est désormais divisé en trois : maître de la Normandie, Henri V s'empare de Paris et de fait reconnaître comme légitime successeur de Charles VI ; Jean Sans Peur et son fils Philippe le Bon affirment l'indépendance du puissant duché de Bourgogne, augmenté de l'héritage flamand, vis à vis de la couronne de France ; quant à Charles VII, il s'est replié à Bourges.

En 1417, à la mort de ses frères aînés, le futur Charles VII devient Dauphin mais, dès l'année suivante, doit quitter Paris occupé par les Bourguignons alliés aux Anglais.

En 1418-1419, Isabeau de Bavière organise le mariage de sa fille Catherine avec le Roi Henri V d'Angleterre. Elle signe le traité de Troyes en 1420. Henri V devient ainsi l'héritier du trône de France à la place de son fils Charles (le futur Charles VII).

Jean Sans Peur assure la régence avec l'accord d'Isabeau. Il partage la France entre le parti Armagnac(2) et la parti Bourguignon, querelle qui dégénère en guerre civile.

Le Dauphin Charles se réfugie à Bourges, tandis que les Anglais occupent l'ouest du Royaume, et les Bourguignons tout au nord de la France. La situation du Dauphin paraît désespérée d'autant plus que sa mère, la reine Isabeau de Bavière, met en doute sa légitimité et soutient le parti Bourguignon.

Pour mettre fin au conflit une entrevue est organisée à Montereau entre Charles et Jean Sans Peur. Ce dernier est assassiné par l'un des gardes du Dauphin. Ce meurtre entraîne la signature d'une alliance entre Philippe le Bon, fils de Jean Sans Peur, et les Anglais : le Roi d'Angleterre, Henri V est nommé régent de France et est désigné comme l'héritier du royaume par le traité de Troyes en 1420.

Mais Henri V meurt en 1422, suivi peu après de Charles VI. La lutte entre le parti des Armagnacs qui soutient le nouveau souverain, Charles VII, baptisé par dérision Roi de Bourges et le parti des Bourguignons reprend. Les Armagnacs connaissent plusieurs victoires grâce à Jeanne d'Arc et Charles VII obtient finalement la paix avec les Bourguignons, signée le 11 septembre 1435 avec le traité d'Arras.

En 1422, à la mort de son mari, Isabeau de Bavière se soumet totalement au gouvernement anglais qui s'allie au parti de Bourguignon.

Ce traité met fin à le rivalité territoriale et politique entre eux deux et est le résultat de très longues négociations, amorcées dès 1423 par l'entremise d'Amédée, duc de Savoie. Charles VII concède à Philippe Le Bon les comtés d'Auxerre et de Macirc;con, les régions de la Somme et de l'Artois. En échange, Philippe reconnaît la souveraineté et la légimité de Charles sur l'ensemble su royaume, y compris la Bourgogne.

Le duc de Benford est devenu régent du royaume tandis que Charles VII n'est plus, à ce moment-là "Roi de Bourges", reconnus par les seuls Armagnacs et exerçant sa souveraineté essentiellement dans le Centre et le Midi de la France.

Il parvient à reconquérir son royaume occupé par les Anglais avec l'aide de Jeanne d'Arc(3).

Charles VII atteint son objectif : il est désormais, reconnu par ses pairs. Le long mouvement de réconciliation entre ces deux parties s'est concrétisé surtout grâce à des alliances matrimoniales.

La conséquence principale du traité d'Arras est la fin de la guerre civile entre les partisans du Roi de France et ceux du duc de Bourgogne. Privé de ses alliés au sein même du Royaume, le Roi d'Angleterre doit désormais compter sur ses seules forces. Les troupes de soldats mercenaires, privées des revenus de la guerre, se constituent en Grandes Compagnies qui, plus d'une dizaine d'années durant pillent et saccagent les campagnes, comme cela s'était produit à la suite du traité de Brétigny-Calais en 1360.

Les troupes des Armagnacs marchent sur Paris le 14 mai 1448 où elles se livrent à un terrible massacre. Parallèlement, les Armagnacs mènent une campagne de diffamation contre Isabeau.

En 1437, Charles VII fait son entrée triomphale à Paris.

La Guerre de Cent Ans est presque terminée, les Anglais ne tenant plus que quelques positions sur le continent. Le roi Charles VII peut désormais se consacrer à la réorganisation de son royaume.

Entre 1445 et 1448, retenant les leçons des grandes défaites de Crécy, Poitiers et d'Azincourt, il reconstitue une armée. Désormais les archers sont une pièce fondamentale du dispositif militaire français.

En 1450, les hostilités reprennent et il ne faut que trois ans pour battre définitivement les Anglais. En 1453, ceux-ci sont défaits à Castillon et doivent abandonner la Guyenne(4).

Les dernières années sont consacrées à l'affirmation de l'autorité royale. Charles VII dote son armée d'une artillerie puissante et surtout, par la pragmatique sanction de Bourges en 1438, il s'assure le contrôle du haut clergé.

Enfin aidé par Jacques Coeur, il jette les bases de la renaissance économique du royaume.

Tous ces faits historiques ont été relatés par Jehan Froissart(5), né aux alentours de 1333, poète et surtout historien de son époque.






Notes

1- En 1413, a lieu la révolte des Cabochiens, mouvement d'insurrection populaire mené par Simon Caboche à Paris. Depuis plusieurs années, les milieux politiques, universitaires et écclésiastiques sont agités par un certain mécontentement. Une volonté de réforme se fait jour : on critique les abus de l'administration, les excès de la Cour, la loudeur de la fiscalité et la gestion des finances du royaume. Parmi les réformistes se trouvent le Duc de Bourgogne ou encore lévêque Pierre Cauchon. Cet état d'esprit va gagner les milieux professionnels, les bourgeois et les marchands.

2- Les Armagnacs étaient honnis et craints en raison de leurs pillages et de leur cruauté. Ils étaient à l'origine une troupe de mercenaires formée pendant la période des combats politiques qui firent rage en France. Ils tiraient leur nom du Comte Bernard VII d'Armagnac. Ce dernier soutenait le camp de Louis d'Orléans, frère du roi fou, Charles VI, contre celui du duc de Bourgogne, Jean Sans Peur, qui se disputaient la régence du royaume.

3- En Janvier 1429, Robert de Baudricourt, touché par l'enthousiasme de la jeune fille lui fournit une escorte pour rejoindre le Roi de France à Chinon. La tradition veut que le roi, Charles VII, se déguise en un de ses courtisans afin de tester la petite paysanne. A peine entrée dans la salle du trône, Jeanne d'Arc se dirige directement vers lui. Elle obtient des troupes de la part du roi et délivre Orléans en 1429. Après la victoire décisive de Patay, le 18 juin 1429, elle fait sacrer le Roi à Reims le 17 Juillet de la même année. Capturée devant Compiègne par les Bourguignons, le 23 mai 1430, elle est livrée aux Anglais contre une rançon. Jugée à Rouen comme hérétique par l'évêque Pierre Cauchon, elle est brûlée sur la place du vieux-marché le 30 mai 1431 à l'âge de 19 ans. Charles VII la fait réhabiliter en 1456. Elle a été canonisée en 1920.

4- La Guyenne est une ancienne province de la France confondue jusqu'au XIII ème siècle avec l'aquitaine. A partir de cette date, désigne les possessions des rois d'Angleterre dans le sud-ouest de la France, qui recouvrent la Gascogne, le Limousin, le Périgord, le Quercy, la Saintonge (Charente-Maritime), l'Agenais, le Poitou, l'Angoumais (territoire de l'ancien comté et duché d'Angoulême situé dans l'actuel département de la Charente et dans une partie du département de la Dordogne) et le Rouergue.

5- Jehan Froissart fut surtout un grand voyageur. De son Haunaut alla en Angleterre, en Ecosse, Italie ainsi qu'à la Cour de Gaston Fébus, comte de Foix. Ses déplacements lui donnèrent l'occasion de fréquenter les plus grands seigneurs de son temps. Poète et historien, il décrivit les nombreux évênements de son époque dans ses chroniques. Il mourut vers 1402 à, Chimay (Hainaut actuellement en Belgique) où il était chanoine et trésorier.Il nous a donné le reflet du monde féodal et courtois dont les inutiles exploits guerriers et l'héroïsme théâtral annonçaient le fin. La valeur des Chroniques réside essentiellement dans les récits " journalistiques " qu'il fit des grandes batailles : Crécy, Poitiers, Azincourt, Cocherel. Ses analyses du comportement humain sont très fines et développées.




(© Marie-Pierre Manet)



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© Marie-Pierre MANET





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