Première chevauchée.

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)




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(Extrait du Lieutenant Grasset)


La première chevauchée d'Arnault ne fut pas heureuse. Le Languedoc s'était soulevé contre l'autorité royale, et les efforts du Comte d'Armagnac ayant été impuissants à triompher de ce soulèvement qu'appuyait le Comte de Foix, le duc de Berry, oncle du roi, accourut dans la province pour ramener les révoltés dans le devoir. Le jeune chevalier lui fut présenté à Riom le 26 avril 1381 ; le prince le retint avec sa compagnie de gens d'armes, et le nomma tout de suite son "Maréchal ès pays de Languedoc et de Guyenne". Une semblable dignité qui conférait à Barbazan le commandemant en second de l'armée destinée à opérer en Languedoc et en Guyenne suppose qu'il jouissait déjà à cette époque d'une haute réputation. Pour qui connaît l'histoire de Du Guesclin, il n'y a à s'étonner outre mesure ni de cette précocité, ni d'une situation aussi élevée confiée à un jeune homme ; l'armée se recrutait dans le pays même où elle allait opérer et comme nous sommes à une époque où la valeur individuelle était le titre le plus indiscutable au commandement, la présence de Barbazan à la tête de l'armée royale était susceptible de lui valoir un grand nombre d'engagements. C'est ce qui eut lieu : presque tous les châteaux envoyèrent leur "lance fournis" (un homme d'armes "gentilhomme", trois arbalétriers à cheval, un coutillier et un écuyer) et un grand nombre de paysans accoururent de toutes parts. La campagne ne fut cependant pas longue. Les gens du Duc de Berry étaient bien moins nombreux que ceux du Comte de FOIX. le duc ne voulut pas, par orgueil , refuser la bataille. Il fut débordé et écrasé à Revel. Puis ce fut la déroute et le licienciement... c'est ainsi que l'on entendait la guerre ; on se réunissait pour combattre sous la bannière d'un chef connu, et après l'action heureuse ou malheureuse, on se dispersait et chacun retournait à ses occupations, non sans être largement dédommagé de ses pertes sur le pays, une semblable manière de procéder, il est facile de conclure à l'impossibilité absolue d'opérations militaires de quelque envergure. En somme, en dehors des chevaliers qui avec leurs écuyers et leurs pages constituaient la seule force organisée, il n'y avait pas d'armée et si les seigneurs refusaient leurs concours, ce qui arrivait souvent, il fallait faire appel à des aventuriers étrangers ; or l'état des finances ne permettait ni de payer ni de nourrir ces aventuriers étrangers qui, pour vivre, saccageaient les campagnes. Si le pays était trop pauvre ou déjà trop ruiné pour subvenir aux besoins de cette multitude, tous se dispersaient peu à peu et l'armée fondait avant d'avoir vu l'ennemi... C'est ainsi que plusieurs entreprises échouèrent piteusement tels le projet de descente en Angleterre et l'expédition de Gueldre.


Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.

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© Marie-Pierre MANET








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