Logo de la Bigorre

Tremblements de terre et autres phénomènes extraordinaires
remarqué à Lourdes et ses environs
.
[1]



Sceau
00036426
copyrightdepot.com

maison sous un éclair

souris ok

 

Ouvrages en vente
de Marie-Pierre Manet




D'après les notes historiques sur Lourdes et son château-fort par Eugène Duviau, archiviste de la ville de Lourdes (1906).

Nous voulons parler des nombreux tremblements de terre et autres phénomènes remarquables qui jetèrent le plus grand effroi parmi les populations lavedanaises.

Nous croyons intéressant de les reproduire tels que nous les trouvons décrits. La plupart figurent en marge des anciens registres de l'État-civil de la ville de Lourdes ; ils méritent d'être signalés. Les voici :

(texte écrit en vieux français)

maison sous un éclair

"L'an 1660 et une vingt-unième jour du mois de Juin, iour du Lundy, environ les cinq heures du matin, le soleil commença de paraître entrant au signe du Cancer et le premier jour de l'esté, il fit un horrible tremblement de terre qui fut entendu presque partout à la mesme heure ; plusieurs cloches sonnèrent d'elles-mêmes, plusieurs églises furent renversées et d'autres furieusement secouées ; une partie de la pierre taillée qui couvrait la muraille de la Chapelle du chasteau tomba dans le jardin de la Mongie. La guérite du Lavedan fut renversée. Le château de Castelloubon et de celuy de Pau abbattus."

"De grandes pièces de rochers se destachèrent et croulèrent des deux Gers et du Béou ; la terre creva en plusieurs endroits, les fontaines tarirent et on en vit sourdre de nouvelles. grand nombre de maisons furent renversées, non seulement en ville, mais à Baignères où plusieurs personnes furent écrasées et presque par toute la montaigne principalement à Preschac et jusques à Luz en Bareitge et de celles qui demeurèrent sur pied il n'y en eu pas une qui ne fut peu ou prou crevassées. Les cabanes des pasteurs qui estaient sur le haut des montaignes renversées, les brebis et les vaches laitières en perdirent le lait, le bétail bondissait tout effaré."

"Ce tremblement de terre fut suivi de plusieurs autres bien furieux qui estonnèrent sy fort le monde en ville qu'ils campèrent plusieurs nuits hors des maisons et durèrent par l'espace de quatre ans ; peu de jours après le premier tremblement de terre il gresla en ville incontinent, après il y eut mortalité de bestail de toute sorte et quelques mois après mortalité de personnes ; jusque en l'espace de trois mois il en mourut plus de cinquante en ville d'une espèce de pleurésie qui mourrait la personne dans deux ou trois iours."

"Le jour du grand temblement de terre on ne l'entendit pas à Paris, mais à pareille heure on y entendit une horrible tempête, de si furieux coups de tonnerre, tant d'esclairs et de feux qu'on y croyait estre la fin du monde. La foudre tomba au bois de Fontainebleau et le feu s'y prit qui y brusla trois iours et trois nuits sans qu'on put esteindre quelque diligence qu'on y apportât."

-----------------

"Le 12 octobre 1662, vers les dix heures du soir, fut veu en ville un feu en l'air faisant un grand bruit sourd et fut suivy d'un tremblement de terre."

----------

"Le 11 novembre 1664, vers les 7 heures du soir, un globe de feu parut en l'air lorsque la lune était en son plein."

"Monsieur Bascle de Lagrèze nous décrit un tremblement de terre survenu en 1750 ; nous lui empruntons sa description :
"...en l'année 1750, 24 mai, à neuf heures du soir, un long mugissement pareil au bruit sourd d'un lointain tonnerre, se fit entendre dans la vallée du Lavedan. Bientôt de frémissement souterrain fut suivi d'une commotion violente qui dura une minute. A cette secousse, plusieurs autres succédèrent, se renouvelant sans cesse jusques au lendemain onze heures.

On entendit des froissements de rochers qui se heurtaient les uns contre les autres avec tant de bruits qu'on crut que la terre se déboitait et que les montagne allaient s'engloutir.

A Lourdes, l'alarme fut portée à son comble, les animaux exprimaient leur effroi par des plaintes sinistres, les oiseaux s'agitaient avec cette inquiétude qui les saisit à l'approche des orages, plusieurs tombèrent morts ; les chevaux hennissaient ; les chiens hurlaient ; tout semblait sous l'impression d'une terreur profonde.

Les rochers se brisaient et lançaient au loin leurs éclats ; l'épaisse muraille du château se fendit ; l'écurie du commandant M. de Bardoux fut renversée et la chapelle presque entièrement détruite. Toutes les maisons à peu près sans exception éprouvèrent de graves dommages. Un rocher, entre Lourdes et le Pont Neuf roula dans le Gave.

Les populations, épouvantées par ces grandes catastrophes instituèrent, le 20 mars 1751, une procession pour apaiser la colère du ciel et demander la cessation de ces calamités inouïes."

-----------

"3 août 1663 - Presque toute la lune du mois de juillet de cette annnée a été pluvieuse. Le dixième jour du mois il tomba jusqu'à 5 pams de neige en la montaigne de Saint-Orens ; grande quantité de bétail se perdit par les montaignes ; plus de 150 poulains ou juments y moururent ; le 29 du mesme mois, il tomba encore par les montaignes plus d'un pan et demy de neige."

-----------

"26 août 1663 - Il a tombé grande neige jusques dans le village de Lyas, pleu très abondamment pendant l'espace de neuf jours avec tonnerres et tremblements de terre."

-----------

"28 septembre 1665 - Dans la nuit, il neigea abondamment, la foudre tomba sur une grange qui brûla, ensuite il gela jusqu'à y avoir de la glace."

-----------

"14 janvier 1666 - Grande chaleur et vents chauds depuis le commencement du mois jusqu'à aujourd'huy."

-----------

"Février 1666 - Continuation des chaleurs pendant ce mois ; fleurs de cerisiers et de pruniers."

-----------

"Enfin pour ne citer que les derniers tremblement de terre ayant un caractère assez important, nous signalerons ceux qui eurent lieu les nuits des 20 et 21 juillet 1854, lesquels se succédèrent avec force et occasionnèrent de grands dégâts, principalement à l'église Saint-Pierre et plus particulièrement aux toitures du nord de la sacristie et au comble du chœur."

"Les habitants affolés quittèrent leurs habitations et campèrent pendant plusieurs jours sur la place du Champs-Commun et même sur la montagne du Gers ; ceux d'Argelès campèrent sur la place de la Mairie."

"Plusieurs maisons furent en partie endommagées ; une partie du mur d'enceinte du Château de Beaucens s'écroula."

Eugène Duvau




Notes

[1] Sources : Gallica.bnf.fr
Bibliothèque Nationale de France
En cournè det houéc
Journal des cours d'adultes
du département des Hautes-Pyrénées
Édité par la Société bigourdane d'entr'aide pédagogique
Auteur du texte - 1938.






[Plan du site passion-bigorrehp.org]



[Sommaire des faits-divers]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]




Chacun peut apporter son aide concernant les tremblements de terre
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.

© Marie-Pierre MANET





Bookmark and Share