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La monographie locale

de Vidouze.


De R.ANCELY


(© ADHP - A 303)


Livre écrit à la plume


Sceau
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de Marie-Pierre Manet


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GÉOGRAPHIE

Le territoire de la commune est formé mi-partie en plaine, mi-partie en coteaux.

Du Nord au Midi, les parties centrale et orientale constituent la vallée du Louet qui les borde à l'Est. La partie occidentale est toute en coteaux qui s'abaissent sur la vallée de l'Arcis.

Au Centre, une éminence principale retient sur son flanc oriental la mairie, l'église et le presbytère ; à son sommet et plutôt du côté occidental se trouve le cimetière qui domine toute la partie septentrionale de la commune ; c'est là que se trouve vraiment une des plus belles vues de la région sur les Basses-Pyrénées et sur le département voisin du Gers.

Si on examine le plan cadastral de la commune, celui-ci offre l'aspect d'un quadrilatère assez régulier qui mesure du Nord au Sud environ six kilomètres et de l'Est à l'Ouest environ trois kilomètres dans sa partie la plus large. Sa superficie totale est d'environ seize cents hectares.

Au point de vue hydrographie, le territoire est presque entièrement bordé au levant par le ruisseau du Louet qui le sépare de la commune de Lahitte-Toupière (Hautes-Pyrénées) ; au couchant par le ruisseau de L'Arcis qui constitue la frontière entre les deux départements des Hautes-Pyrénées et des Basses-Pyrénées, et le sépare des communes de Luc-Armau et de Bassillon-Vauzé (Basses-Pyrénées). Le ruisseau de L'Issar le traverse sensiblement de l'Ouest à l'Est et va se jeter dans le Louet à peu de distance du pont sur lequel passe la route nationale.

Au Centre et dans la direction Nord-Sud, une première artère de communication (Route départementale nº48) traverse la commune venant de Lascazères (Hautes-Pyrénées), et se dirige vers le hameau de Sérée. Une branche de cette voie se détache à l'Est, traverse le Louet et a son terminus à Vic-Bigorre. Dans le sens Ouest-Est, la Route Nationale nº 643 fait communiquer le village avec les deux chefs-lieux de canton voisins : Lembeye dans les Basses-Pyrénées, Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées, et avec les villes plus importantes de Pau (à 40 kilomètres) et d'Auch (à 75 kilomètres). Vidouze est relié au chef-lieu du département soit par Maubourguet (35 kilomètres), soit par Vic-Bigorre (33 kilomètres).

La caractéristique la plus curieuse de cette commune réside dans sa situation administrative ; elle est entourée, en effet, au Nord, au Midi et à l'Ouest et même en partie à l'Est par le département des Basses-Pyrénées : Monségur, Labatut-Figuière, Luc, Armau, Bassillon-Vayze et Moncaup enserrent étroitement Vidouze qui ne communique librement avec son chef-lieu de canton, Maubourguet et son département des Hautes-Pyrénées que par une bande orientale de deux kilomètres environ par Lahitte-Toupière.

Le village de Vidouze n'est pas aggloméré ; il est constitué, sur l'ensemble de son territoire, par une infinité de groupes isolés de maisons qui donnent à cette commune un charme particulier. Moins espacés dans le centre, spécialement dans le quartier de L'Issar et de Moulongut, ces groupes s'égrènent ensuite au gré de la division des héritages. Très rares sur le passage de la Route Nationale nº 643, ils sont plus nombreux sur la Route départementale de Lascazères et aussi sur le chemin d'Arriogosse. Ce dernier quartier s'étend au Midi du territoire que une longueur de deux kilomètres depuis la maison "Gran" jusqu'à la maison "Bourrassot" sur la route de Sérée.

Quant au centre administratif de la commune, il est à demi perché sur le coteau de la Hourcade, véritable fourche ou patte d'oie qui, de la mairie, maison d'école, église et presbytère conduit au Luc par le cimetière, à Arriagosse par le Pigat, et sur la Route nationale par trois autres branches qui aboutissent à la Poste, à la maison "Carde" et à la maison "Moulonguet-Lacaze".

Cette diversité de situation des quartiers de la commune a permis de construire, en général, des habitations agréables, bien orientées, largement pourvues de leurs jardins potagers, vergers et parfois de bosquets qui donnent l'impression d'une vie calme et heureuse, spécialement dans les lieux où se découpent sur l'horizon la majestueuse chaîne des Pyrénées. Cette dernière est surtout visible des maisons "Carle" et "Lafon-Manieu" ; mais si l'on veut admirer son panorama d'une grande partie de la chaîne, il faut monter sur le coteau de la fontaine du Berzadet et pousser au-delà de la maison "Cabane" d'en haut. Là, dans les landes et les bois qui couronnent cette éminence, on jouit d'une vue magnifique dont l'Église et ses alentours forment le premier plan et dont la chaîne pyrénéennne dresse sur le fond du tableau ses masses imposantes et ses pics dénudés.

L'altitude moyenne de la commune de Vidouze est de 230 mètres au dessus du niveau de la mer (prise au bureau de poste de la commune).


TOPONYMIE

Il est difficile d'établir l'étymologie exacte de Vidouze. A première vue le mot seul de VIDOU, le radical, semblerait indiquer que c'est un lieu d'où l'on jouit d'une belle vue. Cette première interprétation est trop simple.

D'après certains auteurs particulièrement compétents en la matière, VIDOUZE viendrait de deux mots celtiques : VIDU-OSA[1] . Il s'agirait d'un hybride gallo-latin formé sur un radical : VIDU = bois au moyen d'un suffixe = OSA que l'on retrouve dans des noms de lieux comme LUTOSA "la boueuse", aujourd'hui LOUZE ou LAUZE en langue d'oil. Il n'est pas douteux que l'influence celtique s'est développée dans le Sud-Ouest. Par ailleurs, la situation même de la commune peut autoriser une pareille interprétation. Le promontoire sur lequel se trouvent à la fois l'église et le cimetière a dû être boisé dans l'antiquité. Dans un article de BATCAVE [2], il est dit, en parlant du vic de Montaner que cette région est plaine de landes, notamment à Séron, Gardères, Lamayou et Lannecaube. Il est donc parfaitement vraisemblable que ce pays ait été, autrefois, rempli non seulement de landes, mais de bois et de marécages. Or Vidouze est à proximité immédiate de ces communes et spécialement de Lamayou ; et quand on pénètre sur son territoire par Arriagosse et la côte de Buron, on se trouve dans un pays de landes et de bois qui pouvait autrefois se prolonger jusqu'au centre de la commune formé par le promontoire où se trouvent actuellement la mairie et le cimetière. Il reste encore des vestiges de cette végétation dans le quartier de la Cautère et jusqu'au sommet de la côte de Bouhaben dans la partie qui délimite la commune de Vidouze et celle de Luc-Ariau. L'étymologie celtique avancée par le Professeur LEBEL serait justifiée par ces diverses considérations.

ARCHÉOLOGIE

A l'extrêmité méridionale de Vidouze longeant en partie la lande communale et la séparant du village de Luc-Arrau, existent les vestiges d'un ancien "CAMI-ROUAIU" fréquenté autrefois par les pélerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle. Ceux-ci, venus de Saint-Gilles, Toulouse et Auch, se dirigeaient sur le fameux sanctuaire par Lucarre, Anoye, Morlaas, Lescar et le Somport. La route est encore bien tracée et l'on peut même se demander si elle n'utilisait pas une ancienne voie romaine. On n'a, cependant, trouvé dans cette région aucun vestige de l'occupation latine [3]. Toutefois l'assiette de ce chemin est assez large et bien marquée.

D'après M. C. LACOSTE, cette route se confondait depuis le village de Larreule avec un des trois chemins vicomtaux du Béarn qui étaient sous la sauvegarde directe du seigneur souverain. Elle pénétrait en Béarn, à l'Ouest de Vidouze par la Poudge de Laurède et Luc-Ariau [4]. Nous verrons ultérieurement, lorsque nous étudierons l'histoire religieuse de la commune qu'à proximité de cette voie existaient autrefois jusqu'à la Révolution, une chapelle dédiée à Notre-Dame et une commanderie, lieux de refuge et d'asile pour les pélerins ; lieux aussi de dévotion et d'un culte à la Vierge qui se traduisaient par un certain nombre de cérémonies annuelles où officiaient les Barnabites de Lescar, propriétaires d'un assez vaste domaine.

En dehors des monuments qui ont totalement disparus, il n'y a dans la commune de Vidouze aucun autre vestige des temps anciens. Peut-être pourrait-on retrouver les fondations de l'ancien château seigneurial dont il sera question plus loin.


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Notes


[1] - Opinion de M. LEBEL chargé de cours à la Faculté des lettres de Dijon, membre de la Commission Nationale de toponymie.


[2] - E. BATCAVE. Les Vics du Béarn d'après les fors (Revue historique et archéologique du Béarn et du Pays Basque 1934).


[3] - C.LACOSTE. Chemins Roumieux (Revue historique et archéologique du Béarn et du Pays Basque 1937).


[4] - Idem







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Entraide apportée par :
- M. Alain Eymard
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© Marie-Pierre MANET





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