Les routiers pyrénéens
Hautes-Pyrénées
département 65.

(Archives Départementales des Hautes-Pyrénées)



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Froissart suivit, ensuite, Gaston Fébus en Prusse et participa au retour à l'affaire de Meaux où le Comte de Foix s'auréola de gloire en combattant contre les jacques pour secourir les dames de la Cour de France. Mais de telles aventures, si chevaleresque soient-elles, ne faisaient point vivre leur homme et, par malheur, il y avait trêve entre les rois de France et d'Angleterre : "Mais le roy de Navarre faisoit guerre pour sa querelle au regent et au royaume de France".

Dès lors, le Bascot devint un représentant type de cette classe de professionnels de la guerre que la paix réduisait au banditisme. La paix de Brétigny était catastrophique pour les Compagnies qui se regroupèrent pour leur propre compte. Dans son récit, le Bascot ne cacha pas sa fierté d'avoir appartenu à la Grande Compagnie. En enlevant Pont Saint-Esprit, les routiers espéraient mettre la main sur une partie se la rançon de Jean II. Menacé dans Avignon, le pape Innocent VI fit appel à un seigneur italien, le marquis de Montferrat. L'argent pontifical permit au marquis d'entraîner environ six Compagnies sur dix dans sa lutte contre les Visconti : il n'est pas impossible que le Bascot ait participé à cette équipée. Mais les routiers revinrent bientôt, et, au mois d'avril, à Brignais, l'ost royal fut taillé en pièce. Le Bascot se trouvait alors en compagnie des plus fameux routiers du temps : Seguin de Badefol, Jean Jouel, Arnaud de Cervole dit l'Archiprêtre. Après la prise de la Charité-Sur-Loire, les routiers s'implantèrent solidement dans le centre de la France. Ils cherchaient toujours, par ailleurs, à se parer d'une mission officielle : "...et ceste guerre faisions lors au veu et au tiltre du roy de Navarre".

Toujours fidèle au Captal de Buch, le Bascot lui apporta un renfort de dix lances à Cocherel. Mais toutes fortunes a ses revers, le Bascot et son maître furent faits prisonniers ; il en coûta mille francs au gascon. Le Bascot connut bien d'autres revers de fortune. Il participa au combat de Sancerre, aux guerres d'Espagne, toujours dans le parti anglais. Il vint commander Lutilhous et Tuzaguet pour le compte des anglais. Mais le Duc d'Anjou vint le déloger et il fallut repartir à l'aventure. Pour arriver à ses fins, le Bascot s'empara, par ruse, de la cité de Thurie, dans le Tarn. Au hasard des combats, des ruses et des embuscades, ce bâtard d'obscure origine put réaliser une fortune qui lui assurait une retraite dorée et faisait de lui la pair des grands seigneurs du pays. Revenu en Béarn, fortune faite, ce Béarnais aventureux y jouissait de l'estime générale.




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© Marie-Pierre MANET








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