Les routiers pyrénéens
Hautes-Pyrénées
département 65.


(Archives Départementales des Hautes-Pyrénées)



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Le 27 février 1388, les "rentas" de Caparrosa furent remises entre les mains d'un juif d'Olite, Eznel Enendanit, procureur de Jean de Béarn, en paiement de la rente de 1.000 florins des années 1386-1387. Les Compagnons entretenaient par de menus présents cette amitié royale ; ainsi le 19 mars 1388, le roi faisant don de 5 florins à Arnauton de Lourdes, peut-être Arnauton de Rostan pour le remercier de lui avoir envoyé des chiens de chasse.

Au cours de l'année 1388, les liens entre Jean de Béarn et Charles III se ressèrent encore davantage. Le 15 juillet, Charles III confirmait au Lourdais la concession de 1.5000 florins d'Aragon de rente annuelle, faite au béarnais par Charles II à Bayonne, le 3 septembre 1386 ; somme assignée sur la "pecha" et la renta de blé et d'avoine de Caparosso. Jean de Béarn se voyait, également, confirmer ses droits sur les moulins et la garde du château sur la dite ville. Le 18 juillet, il fut nommé parmi les tuteurs de l'héritière de Navarre, l'infante Juana. Enfin, le 21 juillet, dans l'Église Notre Dame de Monreal, Jean de Béarn se reconnaissait le vassal de Charles III et lui prêtait serment de fidélité.

Devenu l'homme du roi de Navarre, Jean de Béarn tira de substantiels bénéfices de sa vassalité ; en fait, c'était le roi qui était débiteur, sa faveur n'était que chose due. Le riche capitaine de Lourdes n'avait-il pas prêté 10.000 florins d'Aragon au roi ; le 25 juillet 1388, confirmait un compromis, signé par Charles II le 1 septembre 1386, qui stipulait le paiement en quatre ans de cette somme. A la fin de 1388, le procureur de Jean de Béarn, Pero Sanz de Lizarazer reçut d'Ezel Enendanit 745 florins 1/4 et 15 blancans de Gascogne, partie des 1.200 florins dus au capitaine pour la "pecha", "las rentas" et les moulins de Caparroso.

Enfin, le juin 1390, à l'exception de "la pecha" des juifs, le roi fit don au Lourdais de toutes ses rentes et droits sur Capdarroso et lui confia la garde du château. Jean de Béarn continuait brillamment la tradition transpyrénéenne des Béarnais. Brigand de grand-chemin, le capitaine de Lourdes savait aussi se montrer remarquable homme d'affaires, habile à faire profiter des capitaux pourtant bien mal acquis. Lorsqu'il se retira en Navarre, il avait épousé une fille naturelle de Charles le Mauvais et en eut un fils également, prénommé Jean dont nous possédons le testament rédigé en 1442. Jean de Béarn jouissait d'une rente de 600 livres par an sur Saint Jean Pied de Port, de la baronnie de Behorleguy, de l'hospice de Bordeaux, de l'île de la Lande, de Geii-en Bigorre et du tiers de la baronnie de Tirane en Médoc. Il disparut probablement en 1414.

Il nous faut retenir, dans la majorité des cas, l'origine sociale plutôt humble de ces aventuriers et le fait que leur champ d'action se soit le plus souvent limité à la zone pyrénéenne et aux pays de la Garonne. Rares furent ceux qui, comme le Bascot, furent mêlés à la guerre générale. Réalistes, la plupart des Béarnais s'engageaient pour une campagne et fortune faite, soulageaient leur conscience par un pèlerinage.




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© Marie-Pierre MANET








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